
La célébration de la journée mondiale de la liberté de la presse, commémorée le 3 mai 2023continue de faire couler beaucoup d’encre et de salive sur la psychose qui anime les journalistes camerounais dans le cadre de l’exercice de leur travail. Alors qu’on n’a pas encore fini de réfléchir sur les menaces que subissent les journalistes, la presse camerounaise vient une nouvelle fois d’être touchée d’une manière aussi barbare et brutale. Anye Nde Nsoh, chef de bureau du journal d’expression anglaise The Advocate a été assassiné dans la nuit de dimanche à lundi dernier dans la ville de Bamenda.
Un communiqué signé par le Syndicat national des journalistes du Cameroun précise que ce professionnel des médias a été abattu dimanche aux environs de 21h. Il se trouvait dans un bar à la rue Che Ntarikon lorsqu’il a reçu les balles des hommes armés non identifiés : « Des tirs croisés n’ayant pas été signalés dans lazone à ce moment-là, il est évident que notre confrère était ciblé par des criminels », précise le communiqué du Snjc. Ce journaliste travaillait également pour le compte de la radio Dreams Fm et Rush Sports news à Bamenda. Les organisations professionnelles exigent que la lumière soit faite sur cet assassinat qui cible un autre défenseur des droits de l’homme au Cameroun, surtout au lendemain de la célébration de la journée mondiale de la liberté de la presse. Cet assassinat intervient seulement quatre mois après celui de Martinez Zogo, chef de chaîne de la radio Amplitude Fm, dont le corps sans vie a été retrouvé le 22 janvier 2023. L’assassinat d’Anye Nde Nsoh a eu lieu dans une région secouée depuis plus de cinq ans par une crise socio-politique. Depuis le déclenchement d la crise anglophone, plusieurs journalistes sont la cible des hommes armés étatiques et des groupes armés non étatiques.
Dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest, les journalistes sont régulièrement enlevés, interpellés, emprisonnés et parfois assassinés pour leur opinion. A cause de ce climat de terreur sur la liberté d’expression, plusieurs organisations de défense des droits de l’homme et des droits des journalistes ne cessent de dénoncer les persécutions et les menaces que subissent les journalistes exerçant dans ces deux régions en crise