Complexe sportif d’Olembe

Tension entre Magil et ses sous-traitants

Un mouvement d’humeur de ces partenaires de l’entreprise canadienne a eu lieu jeudi dernier sur le site, avec pour enjeu le paiement des prestations effectuées
Yaoundé, le 9 février 2022. Stade d'Olembe. Le Minetat - SGPR sur le site avec le Minsep

La descente du ministre d’Etat secrétaire général de la présidence de la République, Ferdinand Ngoh Ngoh, en compagnie du patron des Sports le Pr Narcisse Mouelle Kombi, à Olembe le 9 février dernier, avait donné un grand espoir que la suite des travaux de réalisation des autres infrastructures connexes, faisant partie du Complexe sportif était sur la bonne voie. Les responsables du Gouvernement étaient allés évaluer ce qu’il restait à faire. Sauf que depuis lors, rien n’a bougé sur ce site concernant la reprise des travaux prévue après la Can TotalEnergies Cameroun 2021, telle que les responsables de Magil l’avaient promis, après avoir livré les infrastructures sportives contenues dans le cahier de charges de la Caf, pour ce qui concerne l’organisation de la compétition. Notamment le grand stade de 60.000 places, les deux stades annexes, les parkings, les espaces verts etc…

Le site du chantier d’Olembe a été le théâtre d’un mouvement d’humeur jeudi, 10 mars dernier. Des vidéos ont d’ailleurs circulé sur la toile à ce sujet mettant aux prises des sous-traitants avec des responsables de l’entreprise Magil. Il y a aussi eu cette alerte du député Cabral Libii sur les réseaux sociaux confirmant le chaudron qu’est devenu Olembe. La tension était vive dans les services administratifs. L’on a parlé de l’interpellation des responsables de Magil, dont Yoann Ropital, représentant de Franck Mathière, le patron de l’entreprise, absent ; Venus Gonzalez, la directrice des contrats et Erwan, le responsable financier et payeur, par les éléments de la légion de gendarmerie du Centre, descendus sur les lieux. Les employés des sous-traitants avaient bouclé toutes les issues, empêchant les responsables de Magil de sortir avec le moindre document. Mais en réalité selon nos sources, il était question pour la gendarmerie d’exfiltrer les responsables de Magil du site pour les mettre à l’abri de toute menace ; puisqu’ils ont été libérés par la suite. L’on indique que l’entreprise Razel, dont nous n’avons pas réussi à joindre un des responsables, a, par une action judiciaire, saisi les comptes de Magil. Seulement, les fonds avaient été déjà virés dans les comptes d’une autre entreprise, qui n’est pas sous contrat avec le Cameroun.

Un des responsables de Magil interpelé puis relâché que nous avons pu joindre au téléphone, n’a pas souhaité s’exprimer sur le sujet. « Je ne suis qu’employé de Magil. Je ne me mêle pas de ces affaires. Je préfère me détacher de ces affaires. Je préfère ne pas y mettre ma bouche. Je ne suis pas la personne idéale pour vous dire quoi que ce soit », a-t-il gentiment répondu, sous anonymat. Il est clair qu’il y a un véritable problème de paiement des prestations déjà effectuées par les sous-traitants de l’entreprise Magil qui, semble-t-il, attend de l’argent à l’Etat du Cameroun. Toutes choses qui bloque le démarrage de la suite des travaux sur ce site, en vue de la réalisation du complexe sportif attendu, avec les autres infrastructures. Des sources annoncent un autre mouvement d’humeur ce jour à Olembe, par des sous-traitants du chantier de l’entrée Est de Douala, avec l’entrée en scène de certains fournisseurs.

Achille Chountsa

 

Ce qu’il faut savoir du complexe sportif d’Olembe

Ce qui a été réalisé

  • Un stade de football couvert de 60.000 places
  • Deux stade d’entraînement de football de 1000 places chacun

Ce qui reste à réaliser

  • Une piscine olympique couverte de 2000 places
  • Un gymnase couvert de 1000 places
  • Quatre courts de tennis
  • Un stade de volleyball
  • Un stade de basketball
  • Un stade de handball
  • Un hôtel 5 étoiles de 72 chambres (déjà construit, incorporé au grand stade)
  • Un centre commercial de 14.000m2 (déjà construit et incorporé au grand stade)
  • Trois salles de cinéma (déjà disponibles, incorporé au grand stade)
  • Trois salles des conférences (disponibles, dont une complètement équipée ayant servi à la Can)
  • Un musée (incorporé au grand stade)
  • Un lac artificiel

 

Réaction

« Les sous-traitants ont une dette de 17 milliards »     

Honorable Cabral Libii, député du Pcrn

Au nom du peuple que je représente, je ne le dirai jamais assez : le complexe d’Olembe court le risque de devenir l’un des plus retentissants scandales financiers de tous les temps au Cameroun.

Au départ ce complexe devait coûter 163 milliards. Cette somme avait été empruntée à une banque italienne. Lorsque les problèmes avec le constructeur italien Piccini éclatent, 113 milliards ont déjà été consommés et il y a un reliquat de 50 milliards. Piccini ayant bloqué l’accès à ce reliquat, le Cameroun va à nouveau s’endetter auprès d’une banque anglaise à hauteur cette fois de 55 milliards.

A l’heure où nous écrivons ces lignes, Magil le constructeur réputé providentiel à l’époque, a déjà perçu et consommé 43 milliards sur les 55. Il reste donc 12 milliards seulement pour finir le complexe. Entre temps, le taux d’exécution des travaux du complexe est d’environ 60% alors que l’enveloppe y dédiée est déjà consommée à 80%.

Et pourtant, les sous-traitants en furie brandissent une dette de 17 milliards. En d’autres termes, les 12 milliards restants pour les travaux, ne suffisent même plus à éponger les dettes des sous-traitants.

Mais plus ubuesque encore, l’entreprise Magil qui a déjà déserté Olembe, brandit elle-même une dette de 7 milliards, car elle affirme avoir dépensé 50 milliards au total alors qu’elle n’a décaissé que 43 milliards.

Rappelons qu’entre temps, en attendant la disponibilité des fonds de la banque anglaise, l’Etat avait donné 11 milliards de plus à Magil.

Sur 168 milliards empruntés à l’étranger + 11 milliards empruntés localement (soit 179 milliards), l’éléphant presque blanc d’Olembe à déjà consommé 113+11+43 milliards. Soit : 167 milliards.

Achille Chountsa

Author: Achille Chountsa

Passionné de sports et du travail bien fait

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