Le président de la Commission de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (Ceeac), Gilberto Da Piedade Verissimo suit le déroulement des travaux du Dialogue national inclusif et souverain (DNIS) ouvert le 20 août dernier à N’Djaména au Tchad « avec vif intérêt », admet-il dans un communiqué dont Le Jour a eu copie hier soir. Se félicitant de l’importance accordée par le gouvernement de la République du Tchad au caractère inclusif de cette rencontre, le président de la Ceeac note pour se satisfaire, la participation effective des différents acteurs de la scène politique tchadienne, dont certains ont pris le train en marche pour se joindre à ces assises qu’il qualifie de « cruciales » pour l’avenir du Tchad.
Le président de la Ceeac s’empresse de souligner les grands enjeux de ce qui a cours en ce moment dans ce pays membre de la Communauté : « Soucieuse de l’avenir du Tchad et du devenir de son peuple, et consciente de la place particulière qu’occupe ce pays dans le cadre de la sécurité sous régionale et dans la lutte contre le terrorisme et l’extrémisme violent, et tout en saluant la conduite appréciable de la transition en cours, la Ceeac prend bonne note des conclusions du Dialogue relatives au prolongement de la durée de la période de transition. Elle appelle à la réalisation de la nouvelle phase de la transition dans un délai raisonnable et consensuel en vue de la mise en place d’un processus devant conduire à des élections pluralistes, transparentes, libres et crédibles »
Mouvements politico-militaires
Distribuant tantôt reconnaissance tantôt interpellation, la Ceeac remercie d’une part le Qatar et l’ensemble de la communauté internationale ainsi que les pays amis du Tchad et de la Ceeac « pour leurs efforts de facilitation et la signature de l’Accord de Doha, qui a permis à ce dialogue d’inclure les acteurs politico-militaires. Aussi, la Ceeac salue t’elle la présence dans la salle du Dialogue des leaders des mouvements politico-militaires signataires de l’accord de Doha et leur participation active aux débats et aux instances de direction de ce dialogue. » D’autre part, elle appelle l’ensemble des partenaires du Tchad et principaux acteurs de la communauté internationale, « notamment I’Union Africaine, I’Union Européenne et les Nations Unies, liste le communiqué de la Ceeac, à œuvrer par les moyens appropriés en faveur de la réussite de la transition politique en cours en vue d’un retour rapide et durable à un ordre constitutionnel conforme aux principes et dispositions de la Charte Africaine de la démocratie et de la gouvernance. »
Au registre des regrets, la Ceeac constate l’absence d’une partie de la classe politique, de la société civile et des mouvements politico-militaires dans la salle du dialogue, sensée regrouper tous les Tchadiens en vue de créer les conditions de refermer définitivement les pages sombres de l’histoire de ce pays, qui a tant souffert de la division de ses enfants. Elle lance un appel « solennel et pressant à toutes les entités concernées par les efforts de reconstruction du Tchad à se joindre au processus de transition en cours. » La Ceeac appelle en conséquence le gouvernement de transition à maintenir « ouverte la Porte du dialogue pour permettre à tous les acteurs politiques tchadiens d’intégrer le en cours. » Et appelle aussi à la mise en œuvre des recommandations du DNIS « qui conduiront aux échéances électorales à venir. »
Le communiqué du président de la Commission de la Ceeac et son timing sonnent comme un soutien explicite, un plaidoyer, en vue de desserrer l’étau et relâcher la pression de quelques têtes de proue de la communauté internationale sur N’Djamena qu’on tend à accuser de vouloir prolonger la transition à des fins inavouées. La Ceeac, elle, prend bonne note des conclusions du Dialogue relatives au prolongement de la durée de la période de transition.
Envoyé spécial à N’Djamena