Tchad – Dialogue national inclusif et souverain : « On reprochait au maréchal Idriss Deby Itno, ses méthodes de travail »

Interview exclusive avec Warou Mahamat Doki, ex-chef de rébellion, vice-président et porte-parole du mouvement politico-militaire dénommé "Union des forces des républicains" (Ufr).
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Quel est votre sentiment au moment où s’achève [Ndlr hier soir] la plénière d’adoption des recommandations et résolutions du Dialogue national inclusif et souverain ici au palais de la Culture à N’Djamena ?

C’est un sentiment de joie. Notre pays vient de très loin. Aujourd’hui vous avez vu comment la salle était en fête suite à l’adoption des recommandations et résolutions du Dialogue national inclusif et souverain, on a chanté l’hymne national. Ça veut dire que tous les Tchadiens ont besoin de cette paix. Réellement ! On tend vers la fin du Dialogue avec tact.

Vous êtes au nombre des participants qu’on appelle ici politico-militaires, cette désignation vous convient-elle ? Qu’est-ce que ça veut dire dans votre entendement ?

Écoutez, politico-militaires veut dire qu’on était un groupe de Tchadiens qui, à l’époque du maréchal Idriss Deby Itno étions partis en rébellion. Après sa disparition, paix à son âme, le général Mahamat Deby a tendu la main à toute l’opposition politico-militaire. Nous étions les premiers à répondre à cet appel par notre présence effective ici à N’Djamena parmi les politico-militaires, l’Union des forces des républicains (Ufr). Je suis le vice-président et le porte-parole de ce mouvement. C’est la main tendue, si on revient, c’est pour que le Tchad se porte mieux. On ne va pas laisser notre pays s’enfoncer dans la guerre. C’est le sens de notre présence ici avec l’ensemble de nos frères politico-militaires qui ont signé l’accord de Doha. Aujourd’hui on se retrouve dans notre pays. Le résultat, vous venez de voir, c’est l’enthousiasme.

Êtes-vous optimistes quant à l’adoption des recommandations et résolutions de ce Dialogue national inclusif et souverain ?

Je suis optimiste, parce qu’en épluchant tout ce qui s’est passé pendant quelques semaines, on revient de loin, je l’ai déjà dit. Je suis optimiste et l’avenir aussi est prometteur.

Parlez-nous du mouvement de rébellion à la tête duquel vous êtes, de ce qui vous y a conduit et aujourd’hui, des éléments de satisfaction que vous avez vis-à-vis de la transition.

Au niveau de l’Ufr et des autres politico-militaires, ce qu’on reprochait au maréchal Idriss Deby Itno, ce sont les méthodes de travail. Nous n’avions pas la même méthodologie de travail. Il ne nous a pas compris et nous sommes partis en rébellion. Cette fois-ci je crois que la page de la rébellion est tournée. C’est vrai, quelques-uns s’y trouve encore, mais nous lançons un grand appel à nos frères qui sont encore à l’extérieure, afin qu’ils puissent revenir. La porte est encore ouverte. Rien n’est fermé.

Quelles actions comptez-vous mettre en place dès la fin du Dialogue national inclusif et souverain samedi prochain, pour accompagner la transition pendant les deux années à venir ?

Je ne suis pas un ex-rebelle. Je ne m’appellerai plus un ex-rebelle. Je suis un citoyen Tchadien désormais. Notre objectif ici c’est d’accompagner cette transition. Cette transition n’appartient pas seulement au président Mahamat Deby, elle appartient à tous les Tchadiens. Nous voulons la paix et une tranquillité pour notre pays. Cette transition ira dans le bon sens. Rassurez-vous !

Que vous suggère l’absence de certains Tchadiens à cette rencontre et quel message leur envoyer ?

Nous sommes au dialogue. On ne se fatigue pas de dialoguer. Notre main restera tendue pour nos frères qui sont dans le maquis ou ceux qui n’ont pas pris part. La porte est ouverte.  Le Tchad est un pays de dialogue désormais. Je crois que nous serons un exemple pour d’autres pays frères.

 

Depuis N’Djamena

 

Claude Tadjon

Author: Claude Tadjon

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