Au cours de la 1ère session ordinaire du Comité national de sûreté (CNS) de l’aviation civile du Cameroun, le 3 juin dernier, des recommandations avaient été faites dans le sens d’améliorer ou d’accroître la sûreté et la sécurité déjà acquise dans nos aéroports. Le déploiement avec professionnalisme des acteurs de l’aviation civile au Cameroun avait permis de relever les défis de sûreté et de sécurité sur nos plateformes aéroportuaires pendant la dernière Can TotalEnergies 2021. Mais, l’accroissement du risque de perpétration d’actes d’intervention illicites sur les aéroports était permanent. Il était dès lors urgent de tout mettre œuvre pour relever le niveau de sûreté sur l’ensemble de nos plateformes aéroportuaires. A cet égard, l’Autorité Aéronautique avait organisé des sessions de formation en vue du renforcement des capacités opérationnelles des agents de sûreté. De nouveaux équipements radioscopiques de dernière génération et des véhicules de patrouilles de sûreté avaient été acquis sur les plateformes aéroportuaires de Yaoundé-Nsimalen, Douala, Garoua et Bafoussam.
Lors de la 2ème session du CNS à l’hôtel Hilton de Yaoundé hier, 28 décembre 2022, dont il est le président, Jean Ernest Masséna Ngallè Bibéhè, ministre des Transports, rappelait in limine litis, en présence du Directeur général de la Cameroon civil Aviation Authority (CCAA) et les autres membres, que le Cameroun accueille l’année prochaine, une mission d’audit de sûreté de l’Organisation de l’Aviation Civile Internationale (OACI). « Cet audit a pour but d’évaluer la capacité du Cameroun à assurer une supervision nationale adéquate de ses activités de sûreté de l’aviation civile à travers de la mise en œuvre effective des éléments cruciaux d’un système de supervision. Ladite mission vérifiera également le niveau de conformité du système national aux normes et pratiques recommandées de l’OACI en matière de sûreté de l’aviation civile », a-t-il indiqué. Le résultat positif du récent audit effectué en novembre dernier, par des administrations de l’aviation civile de l’Union Européenne sur la sûreté du fret, permettant ainsi aux aéroports internationaux de Douala et Yaoundé-Nsimalen d’obtenir pour la première fois, la validation RA3 rend confiant. Cette validation, a précisé le président du CNS, permet à un pays tiers d’exporter du cargo par voie aérienne vers l’Union Européenne, ce qui est assurément une grande nouvelle pour l’économie camerounaise.
La menace de « Man Portable Air Defense System (MANPADS) »
Même si notre système de sûreté et de sécurité a fait d’énormes progrès, il y a lieu d’assurer une veille permanente pour réduire, voire anéantir les risques de vulnérabilité exogènes sur les plateformes aéroportuaires. Il y a, à l’aéroport international de Douala par exemple, une trop grande proximité d’habitations et d’activités diverses. Ce qui favorise ces derniers temps la résurgence d’actes malveillants tels que les intrusions sur piste ou à bord des aéronefs, le vandalisme sur les câbles électriques, les lampadaires et les clôtures de sûreté. « Ces vulnérabilités sont d’autant plus à craindre que désormais l’aviation civile fait face à des menaces émergentes tel que l’usage des missiles sol-air à très courte portée encore appelés « Man Portable Air Defense System (MANPADS) ». Ces armes sont susceptibles d’être utilisées contre des avions commerciaux lors des phases de décollage et d’atterrissage et, plus généralement, contre les appareils volant à portée de tir de ces engins (c’est-à-dire à 3.700 mètres d’altitude). Il est donc question de protéger les infrastructures critiques de nos aéroports et par ricochet notre économie au moyen d’une sûreté renforcée pour empêcher une attaque à l’aide de MANPADS », a déclaré Jean Ernest Masséna Ngallè Bibéhè. Recommandant aux membres du CNS d’étudier les mesures à prescrire pour diminuer les vulnérabilités de notre système de sûreté de l’aviation civile et d’autre part à préparer l’audit dont les résultats participent au rayonnement de notre pays à l’extérieur.