Réajustement : la hausse du prix de transport divise

Les nouveaux tarifs de ramassage fixés par le ministre du Commerce, Luc Magloire Mbarga Atangana font l’unanimité chez les chauffeurs de taxi. Les usagers, eux, ne cachent pas leur mécontentement.
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« Mon frère, il faut arrêter ça. Le taxi c’est 300 Fcfa. C’est à cause des gens comme vous qu’on n’évolue pas », crie un chauffeur de taxi à un autre au lieu-dit Mballa 2, hier dans la matinée. Pour cause, il a porté un usager qui propose 150 Fcfa pour le Rond-point Nlongkak ; ce dernier a accepté. « Si vous ne voulez plus porter les clients à 100 Fcfa et 150, inondez la ville avec vos taxis », lance un client à bord. Plus loin, Gisèle réclame ses 50 Fcfa au taximan. À sa descente du taxi, elle remet un billet de 500 Fcfa et en retour, il lui rembourse 200 Fcfa. « Je n’ai pas proposé monsieur. Il faut me donner 50 Fcfa ». Et au conducteur de taxi de lui répondre : « Le taxi c’est 300 Fcfa. C’est à prendre ou à laisser ». Des éclats de voix entre les deux individus vont suivre. Le taximan a été contraint de lui donner 50 Fcfa avant de démarrer en trombe. Depuis le 15 février 2023, le ministre du Commerce a signé un arrêté portant sur les nouveaux tarifs de ramassage. Dans la journée, le prix est passé de 250 à 300 Fcfa en journée et de 300 à 350 Fcfa dans la nuit. Cette situation crée du mécontentement chez les usagers. « Depuis que le prix du carburant a augmenté, nous souffrons. Les tarifs du taxi sont passés automatiquement de 250 à 300 Fcfa. C’est asphyxier les Camerounais », s’indigne Yvanna Nke. Et de poursuivre : « Nous avons déjà des difficultés financières. Si le prix du transport doit aussi augmenter, c’est un véritable problème. Nous sommes du secteur privé. La hausse des salaires ne nous concerne pas ». Comme cette femme, plusieurs usagers se plaignent de cette augmentation des tarifs. « Avec la conjoncture économique, nous avons déjà du mal à vivre. Comme si cela ne suffisait pas, les prix du taxi s’ajoutent. C’est du jamais vu », crie Daniel Ebodé. 50 Fcfa de plus sont considérés comme une énorme dépense. « Est-ce que le ministre a pensé aux acteurs du secteur privé qui ne bénéficient pas de la hausse des salaires ? Je ne pense pas. 50 Fcfa représente beaucoup. Ils étaient affectés à d’autres besoin. S’il faut encore les donner au conducteur de taxi, quel est l’objectif ? », s’offusque Steve. « Les 50 Fcfa sont énormes. Imaginez- vous la dépense supplémentaire en un mois si vous aviez l’habitude de dépenser 1000 Fcfa par jour pour le transport. Nous sommes fatigués des hausses », se désole Aurélien.

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Certains usagers s’indignent de l’ajout de 50 Fcfa qui se fera désormais en fonction de la distance. « Quel est ce taximan qui va respecter le kilométrage ou qui va chercher à savoir si vous êtes étudiant ou pas ? Ça ne les intéresse pas. C’est l’argent qui compte pour eux. Mais, c’est dur pour nous les usagers », confie Philomène Mveng. Charles Otomo, étudiant, mentionne le fait que son argent de poche n’a pas augmenté malgré la hausse du prix. « L’argent de transport est resté le même. C’est à moi de développer des astuces pour finir les semaines. Je suis obligé de faire une partie du chemin à pied pour essayer de prendre le taxi à 250 Fcfa. Je le fais aller et retour. Mais, c’est pénible et fatiguant ». Les motos aussi… Les conducteurs de moto aussi ont ajusté les prix. « Vous voulez qu’on fasse comment ? Tout le monde augmente les prix ; nous aussi, on doit vivre. Est-ce que c’est de l’eau qu’on met dans les réservoirs ? C’est du carburant », explique Anicet Noa, conducteur de moto. « Je paye désormais 150 Fcfa. À plus de 21 h, c’est 200 Fcfa. Tu es obligé de payer pour arriver en sécurité chez toi », souligne un usager. « Nous sommes obligés de s’aligner puisque tous les conducteurs de moto se sont mis d’accord sur les prix. Tous les tarifs ont augmenté de 50 Fcfa. Ceux qui payaient 200 donnent désormais 250, 300 c’est 350 Fcfa et ainsi de suite », ajoute-t-il. Tout près de lui, Achille aussi se plaint. « Le taxi a augmenté. Pourtant, nous ne travaillons pas tous dans le secteur public. Notre salaire n’a pas augmenté. Ce n’est pas juste. Nous avons débuté l’année avec trop de hausse des prix. Même les mototaxis s’en mêlent aussi. Je suis obligé de payer 250 Fcfa pour arriver chez moi. C’est catastrophique ». Pour la pesée des bagages, la note n’est pas encore applicable dans les agences de voyage. « Nous n’avons pas mis en application cette note. Cela reste difficile surtout lorsqu’il y a affluence pour faire peser tous les bagages », renseigne un chargeur d’une agence à Tongolo. « Nous allons voir ce qu’il y a lieu de faire. En attendant, nous continuons de fonctionner comme d’habitude », ajoute-t-il. Pour les conducteurs de taxi, cette décision du ministre du Commerce est la bienvenue Lire la suite.

 

Marie Laure Mbena


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