La salle des réunions de la Fédération régionale Mrc de l’Ouest, située au lieudit Auberge, à Bafoussam, a servi de cadre, le 17 août 2023, à une séance d’échanges entre les responsables de cette structure politique et la presse. C’est joyeux que Me André Marie Tassa est apparu. Devenu Secrétaire régional après avoir assuré un intérim de trois ans, il avoue qu’il était attendu au tournant : « l’on attendait beaucoup de moi, certaines personnes chérissant l’espoir de me voir réussir à ce poste, et d’autres, attendant de me voir échouer », reconnaît-il. « J’ai été en mesure d’engager des discussions constructives avec de nombreux responsables des fédérations départementales et communales, des responsables des organes annexes et des secrétaires d’unité du Mrc, des organisations de la société civile et d’autres, et j’ai été à l’écoute de leurs inquiétudes tout en gardant un esprit ouvert », informe-t-il d’entrée. Comme résultats, il énumère : « le chiffre exact des militants réels et actifs est connu. La fiche des unités fonctionnelles existe. 33 fédérations communales et 8 fédérations départementales sont en mouvement. Ces structures expriment une vitalité et une mobilité exemplaires. L’hymne de l’intégrité est entonnée sur les sillons de la Renaissance ».
L’homme qui conduit un bureau de 16 membres et qui est secondé par le Dr Siméon Nkuissi, transfuge de l’Upc, rappelle qu’en un an, ils ont travaillé à renforcer l’implantation du parti et l’universalité des droits de l’homme et de la démocratie pluraliste à travers une incitation aux inscriptions massives sur les listes électorales. Pour « une alternance pacifique à travers des élections libres, crédibles et transparentes », il souligne qu’un accent particulier a été mis sur les mécanismes de contrôle du vote et de la lutte contre les fraudes électorales. Ainsi, « la fraude électorale avec ses variantes (…) doit disparaitre du paysage politique camerounais. Les tentations restent fortes dès lors que le résultat risque d’être serré ou qu’on souhaite une élection triomphale. Pour toutes ces raisons, les procédures du scrutin sont de nos jours placées sous un strict contrôle ». Au plan du rayonnement des militants, il rappelle l’institution, au sein des structures de base, des commissions de médiation et d’arbitrage. « On n’a presque pas exclu de militant à l’Ouest depuis un an. Ceux dont vous avez entendu parler sont des membres du Directoire, qui se sont mis en indélicatesse avec les statuts, en haut lieu », rassure-t-il dans un parti où l’on parle de plus en plus de dérive autoritaire.
Remous
Pour autant, le Mrc Ouest n’est pas un long fleuve tranquille. L’élection de la liste conduite par ce dernier a orchestré, courant août 2022, une valse de protestation, avec des procédures judiciaires et des démissions. Me Melasse, avocat à Mbouda et candidat secrétaire à la fédération départementale des Bamboutos ; Emmanuel Kueka, homme d’affaires et ex-militant du Rdpc dans les Bamboutos (démissionnaire selon ses déclarations en 2018) voulait être le patron du Mrc à l’Ouest. Emmanuel Nyandze, commerçant, venait d’être élu secrétaire adjoint à la fédération communale de Bafoussam 1er. Félix Tadajo, candidat rapporteur à la fédération régionale, Alain Lele, candidat secrétaire à la fédération départementale de la Mifi ; Gilbert Djiodjip, candidat secrétaire à la fédération communale de Bafoussam 2ème ; Etienne Momo, candidat à la fédération avaient fait grand bruit avant de partir. Au terme d’une conférence de presse autorisée par un sous-préfet qui a coutume d’interdire toutes les manifestations de leur ancien parti et avec l’onction du maire de la ville de Bafoussam, Roger Tafam, qui leur avait offert une salle.
« Nous sommes convaincus que dans les jours qui viennent, ils vont rentrer dans l’anonymat, comme bien d’autres avant eux. Et le combat pour le changement va se poursuivre. Depuis au moins 2020, nous les voyions venir », prédisait Me Tassa au lendemain de leur conférence de presse, autorisée spécialement. « Le Mrc est comme une église. Les portes sont ouvertes. On entre comme on veut, on peut également sortir comme on veut. Ceux qui y croient doivent rester. Ce n’est pas parce qu’on est dans une église que dès que vous entrez, vous allez à l’autel, prenez la chasuble pour devenir le prédicateur. Il faut bien pouvoir faire ses armes, écouter et être convaincu, pour avancer. Le Mrc c’est aussi un train qui s’arrête dans toutes les gares. Ceux qui descendent sont descendus, ceux qui montent continuent, convaincus qu’on va atteindre notre objectif, le changement dans la paix, le changement par les élections », rappelait-il à la suite de son président national, Maurice Kamto. « Aujourd’hui, le parti se porte nettement mieux. Le Mrc a traversé l’étape de l’implantation, nous sommes dans la phase du fonctionnement. Nos unités étalent une vitalité qui n’est pas habituelle au Cameroun », a-t-il conclu.