Comment se porte votre club Canon sportif de Yaoundé ?
Je crois qu’il est évident que Canon ne fait plus parler de lui, en termes de faits divers. La maison est calme. Canon se prépare sereinement pour la prochaine saison. Peut-être bien qu’il faut s’inscrire dans une logique davantage inclusive et c’est toute la mission de la prochaine Assemblée générale. Il s’agit de consolider cette accalmie que l’on observe au sein de Canon sportif de Yaoundé depuis plusieurs années.
Sous quel signe placez-vous cette Assemblée générale de Canon sportif de Yaoundé dimanche prochain, 10 septembre 2023 ?
Deux choses : Consolider la refondation telle que l’idée a germé de l’Assemblée générale de la saison dernière et aussi sensibiliser les supporters, en leur disant que Canon voudrait s’appuyer sur le levier supporters, en tant qu’instrument de mobilisation populaire, mais surtout de construction. Vous l’avez vu sur les affiches qui pavoisent certaines artères de la ville. Donc, instrument de construction du modèle économique de Canon sportif de Yaoundé. En fait, il s’agira de dire aux supporters que cette équipe est la vôtre, est la nôtre. Nous devons lui donner le souffle nouveau dont il a besoin.
L’on parle de « La refondation dans le rassemblement et tous unis derrière Canon », ensuite « Moi, supporter, j’achète ma carte pour la grandeur de Canon sportif de Yaoundé ». Comment comprendre cette nouvelle orientation ? Est-ce parce qu’on a échoué avant ?
On n’a pas échoué avant. C’est simplement qu’on s’en va capitaliser un actif qui est là, qui existe et qui est errant. Il faut structurer ça de manière à ramener le supporter dans la barque et à pouvoir s’en servir comme instrument, à la fois de mobilisation populaire et de construction du modèle économique de Canon. J’ai envie de dire que canon compte un nombre incalculable de supporters. Chacun a envie d’apporter sa contribution ou alors sa pierre à l’édifice. Comment y parvenir ? C’est la réflexion qui est en cours et qui est en train d’être menée. Bientôt, vous verrez le mécanisme qui va permettre à la communauté des supporters de s’impliquer comme elle a toujours souhaité.
A l’issue de cette Assemblée générale, qu’attendez-vous concrètement des autres dirigeants et des supporters ?
Il faudra d’abord faire passer le message en direction des supporters premièrement. Mais, comme c’est un message qui est aujourd’hui quasiment connu ; ensuite, il s’agira de demander à l’Assemblée générale de donner la possibilité de se mouvoir dans cette optique-là. C’est pour ça qu’il va falloir être très attentif aux résolutions de cette Assemblée générale, parce que celle-ci a vocation à donner aux organes opérationnels, la possibilité de construire sur un schéma scientifique, cette mobilisation des supporters autour de l’idéal que nous poursuivons.
La saison dernière, Canon a disputé les Play-Offs, avec le résultat que nous connaissons. Etes-vous satisfait de ce parcours ?
Personnellement oui, parce qu’on est constant dans l’animation du sommet du classement. Il faut toujours s’interroger sur d’où est-ce que nous sommes partis pour être au stade où nous sommes aujourd’hui. Donc, de ce point de vue, je pense que nous avons fait un parcours plus qu’honorable. On n’a peut-être pas gagné le titre. Mais, on n’en était pas éloigné. Et encore, nous avons animé de bout en bout notre poule. Maintenant, les Play-Offs, c’est une autre réalité. Mais, l’évidence est que Canon refait parler de lui, non pas en termes d’animateur simple du championnat. Mais en termes de sérieux prétendant au titre et nous sommes restés constant là-dessus. Je pense que c’est un bon résultat qu’il va falloir capitaliser avec la réflexion qu’il faut faire mieux que les saisons dernières.
La Coupe du Cameroun vous a encore échappé cette fois-ci…
On sortait, et c’est l’avis de beaucoup d’autres personnes, d’une déception au niveau des Play-Offs. J’ai la faiblesse de penser que l’impact que ça a eu sur le groupe. Et donc, peut-être qu’ils n’ont pas pu bien se relever de ce semi-échec. On peut dire les choses de cette manière-là. Ceci pouvant expliquer que lors de la Coupe du Cameroun, nous ne soyons pas allés plus loin que l’ambition que nous portion.
On comprend que vous avez déjà posé un diagnostic. Et maintenant, quelles sont les stratégies que vous allez mettre sur le plan administratif et sur le plan sportif pour qu’on retrouve une équipe de Canon conquérante sur le plan national et international ?
Sur le plan administratif, il s’agit de poursuivre la structuration. Et comme je l’ai dit, il y a un certain nombre d’éléments structurants sur lesquels nous travaillons actuellement et qui seront connus avant le démarrage de la prochaine saison sportive. Donc, de ce point de vue-là, nous pensons qu’il faut aller plus loin que ce qu’on a montré jusqu’ici. Sur le plan sportif, évidemment, l’équipe se prépare, avec une très grosse intensité au niveau des entraînements, comme chacun peut l’observer. Dans les jours à venir, l’équipe va se retirer pour une dizaine de jours de stage. L’idée étant qu’il faut reconstruire une équipe forte pour tenir l’ambition qui est la nôtre. Je précise que l’ambition de Canon reste et demeure de faire mieux que la saison dernière.
Avez-vous refait confiance au staff technique qui était en place la saison dernière ?
La question du staff technique sera réglée à l’issue de la session du Conseil d’administration se tient demain (ce jour, ndlr).
Pour ce qui concerne les recrutements, comment se passent-ils ? Canon a-t-il fait des emplettes hors du pays ? A quoi faut-il s’attendre au niveau des effectifs ?
Trois choses : la première est qu’il a fallu consolider les acquis. C’est pour cela que vous verrez qu’il y a une bonne ossature de celle de la saison dernière qui est restée en place. Ensuite, il y a des joueurs qui viennent des autres équipes du championnat national. On a essayé de combler les carences et les lacunes qui ont paru être les nôtres la saison écoulée. Donc, ça s’est voulu a priori un recrutement intelligent. On a essayé d’aller voir ailleurs ce qu’il y avait de bon pour pouvoir combler les lacunes que nous avons pu présenter la saison dernière. S’agissant des joueurs de nationalité étrangère, il y en a. On a deux ou trois éléments. On aura l’occasion de les découvrir lors de la saison qui va commencer.
On a toujours estimé que Canon est un géant aux pieds d’argile, parce qu’il n’a pas des infrastructures propres. Est-ce que vous y pensez et comment entendez-vous régler cette situation avant de passer la main ?
J’ai insisté sur la structuration. Il s’agit là d’un élément structurant majeur. Les stratégies, on y réfléchi. Et le Conseil d’administration qui va se tenir demain (ce jour, ndlr) donnera la possibilité de se pencher plus sur ces éléments structurants. Ce qui est sûr, c’est que notre intention, est de doter Canon de ces infrastructures sans lesquels on ne peut pas prétendre être un club professionnel. Il y a un cahier de charges qui s’impose à nous. La Fédération n’a jamais cessé de le rappeler. Elle-même suit les directives de la Caf et de la Fifa. Nous n’avons pas d’autre choix que de nous inscrire dans cette logique professionnalisante. Il faut donc s’est donner les possibilités. Le Conseil d’administration donnera l’orientation que nous voulons pour asseoir certains de ces éléments structurants, c’est-à-dire une infrastructure à la base et tout ce qui va avec.
Vous rêvez grand avec Canon sportif de Yaoundé, avant de passer la main. Avez-vous les moyens de votre politique ?
J’ai insisté sur le modèle économique. C’est une construction. Ce n’est pas l’affaire du président que je suis. Canon a un certain nombre de maillons sur lesquels il peut s’appuyer. Il suffit de structurer tout ça et quand on l’aura fait, Canon pourra compter y compris sur ses partenaires pour atteindre ses objectifs. Je ne crois pas en la toute puissance d’un individu, d’un sponsor ou d’un mécène. Il s’agira de structurer une équipe comme nous l’entendons. C’est mettre en place une organisation telle que l’équipe puisse survivre aux individus. J’ai parlé des supporters. C’est un levier clé. Le mécanisme va être dévoilé bientôt. A côté de cela, il y a d’autres initiatives qui vont être prises dans le sens de cette structuration sur laquelle j’insiste. Ça été mon discours de départ ; je reste constant sur ça. Et je crois qu’aujourd’hui, nous avons des formules qui nous permettent d’arriver au résultat escompté.
Votre modèle économique sera basé sur les supporters. Est-ce que vous pouvez vous vous adresser à eux ?
Dans la poche de chaque supporter, il y a 1000FCfa, 10.000FCfa susceptible d’aider Canon. Notre responsabilité aujourd’hui, c’est d’aller chercher ces 1000FCfa, ces 10.000FCfa, à travers un mécanisme scientifique qu’on va leur proposer. Que les supporters se tiennent à l’écoute de ce qu’on leur propose comme schéma de restructuration qui s’appuierait sur eux. Aujourd’hui, on parle de carte de membres et on ne sait véritablement pas qui fait quoi. Il s’agit de créer une espèce de guichet unique à travers une solution informatique, qui permet de capter toute cette ressource qui est disséminée à travers les millions de supporters de Canon et de répartir toutes ces ressources entre les différents maillons de la chaîne que sont l’équipe professionnelle, les femmes, les jeunes, même l’association, parce qu’elle a besoin de vivre. Donc, c’est cette structuration que nous souhaitons préfigurer et qui annonce la mutuelle des supporters de Canon sportif de Yaoundé.
Author: Achille Chountsa
Passionné de sports et du travail bien fait
