
Appelez-le désormais sénateur Robert Nkili. Sourire aux lèvres, pour se rassurer, l’ancien ministre des Transports (2011-2015) est arrivé au Palais des congrès de Yaoundé bien avant plusieurs de ses nouveaux collègues de la chambre haute du parlement. Son expression faciale cachait mal sa fierté de faire partie de cette troisième législature de l’histoire politique du Cameroun (après 2013 et 2018). Accolades et poignées de main à n’en plus finir, les ‘’bleus’’ étaient au centre de tous les regards. Chacun essayait de se familiariser et d’échanger quelques mots de civilités avec les ‘’anciens’’ de la maison. Dans cet exercice, le président directeur général de Canal 2 international, Emmanuel Chatué, s’est distingué comme les autres.
Les ‘’bleus’’ en guest-star
Finies les civilités et place à l’ouverture de la première session ordinaire de plein droit du Sénat. Il est 16 heures 15 minutes. Le doyen d’âge, René Ze Nguélé (en remplacement d’Isabelle Tokpanou de la deuxième législature, Ndlr) fait son entrée avec à ses côtés, les deux plus jeunes sénateurs de la chambre à savoir : Kotoko Michel et Afane Jeanne Caroline. Avec des documents à sa portée, la mission de la journée était claire, conformément à l’article 7 du règlement intérieur du Sénat : A l’ouverture de la première session ordinaire de plein droit, le Doyen d’âge donne lecture au Sénat du procès-verbal de proclamation des résultats des élections sénatoriales et des noms des sénateurs proclamés élus, transmis par le Conseil Constitutionnel. Il donne lecture du décret du président de la République portant nomination des autres Sénateurs. La moitié plus un au moins des sénateurs doivent être présents à cette réunion. Le Doyen d’âge, après vérification, informe le Sénat que le quorum est atteint ».
Les incompatibilités
Après cette vérification, prévue par les textes, qui a consisté à la lecture des noms des sénateurs par région, des applaudissements nourris ont inondé le parlement. Pour ceux qui ne connaissent pas les rouages du parlement, cette ouverture de la session de plein droit est le début d’un long processus. Place désormais au chapitre VI de la chambre haute sur les incompatibilités. Les commissions vont être mises en place dans les prochains jours. L’article 22 y afférent est clair : Nul ne peut siéger à la fois au Sénat et à l’Assemblée nationale. L’exercice du mandat de Sénateur est incompatible avec les fonctions de membre du Gouvernement et assimilé, de membre du Conseil Constitutionnel, de membre du Conseil Economique et Social, de Maire, de Délégué du Gouvernement auprès d’une Communauté urbaine, de président du Conseil régional, de toute fonction publique non élective, ainsi que de président de Chambre consulaire… Toutefois, sont exceptés des dispositions qui précèdent les sénateurs chargés de missions temporaires ou extraordinaires par le gouvernement. Le cumul du mandat parlementaire et de la mission visée ci-dessus ne pourra excéder deux ans. Toutefois, à l’expiration de ce délai, la mission pourra être renouvelée par décret pris après avis du Bureau.
C’est après la vérification des incompatibilités des 100 sénateurs de cette législature (2023 – 2028) et la constitution définitive du Bureau du Sénat, que chaque sénateur reçoit au cours d’une cérémonie solennelle et pour la durée de la législature leurs attributs constitués : d’un insigne ; une écharpe tricolore qu’il porte au cours des cérémonies officielles et d’une cocarde tricolore pour son véhicule. Pour Seidou Mbombo Njoya, sénateur nommé par décret présidentiel, « c’est un grand d’honneur d’avoir été nommé. Maintenant, il faut se mettre au travail c’est le plus important ».