Alimentation

Les femmes enceintes et la mal bouffe
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Leurs revenus ne leur permettent pas de consommer les aliments essentiels pour leur santé et  la bonne croissance de leur bébé pendant la grossesse.
Black Pregnant Woman Holding Bowl With Fresh Vegetable Salad, Enjoying Healthy Nutrition

« Mets beaucoup de piment », réclame Marie Ndongo à une vendeuse de beignets. Vêtue d’un kaba fleuri sous lequel se dessine sa silhouette, Marie Ndongo est enceinte. A six mois de grossesse, la jeune femme ne peut prendre un repas sans y ajouter une bonne dose de piment. « S’il n’y a pas de piment, je ne mange pas. Il m’est impossible d’avaler une cueillérée. Je vais tout rejeter dès la première bouchée », explique-t-elle. Le sourire aux lèvres, Marie Ngono mange avec appétit ses beignets de farine. Elle en a acheté pour 200 Fcfa. « C’est même très petit pour moi. Je peux manger les beignets de 300 ou 400 Fcfa toute seule. Malheureusement, je n’ai pas assez d’argent », confie-t-elle. Cette attitude de Marie Ndongo a attiré notre attention sur l’alimentation des femmes enceintes. Assise à même le sol, un pagne noué au niveau des seins, Aurélie Mvogo se démêle avec un plat de sauce  de  gombo accompagné du couscous de maïs. La quantité de nourriture contenue dans son assiette suscite un étonnement. Tout ce gros plat pour toi seule ! Et elle de répondre : « Je dois manger puisque je suis déjà doublée. Je dois bien manger pour que mon enfant puisse bien grandir. Si je ne m’alimente pas, qu’est-ce que l’enfant va manger ». Les femmes enceintes développent des astuces pour se nourrir en fonction de leurs revenus.

Les revenus, le problème

Pour Yvonne, la somme laissée par son époux ne lui donne pas de choix. Ses repas sont très peu variés. « Je mange régulièrement du riz car, il est facile d’en avoir. Avec 500 Fcfa, j’ai un kilogramme. Sur sept jours, je consomme du riz 03 voire 05 fois. Je ne peux pas aller au-delà de mes moyens financiers », raconte Yvonne. Hortense Menguele se retrouve dans la même situation. Presque à terme, la jeune femme a consommé de la banane et de la patate tout au long de sa grossesse. « La patate était moins chère et accessible à cette période. Et tout le monde pouvait avoir un morceau. Nous mangeons ce que nous avons sous la main et non ce qui nous fait plaisir », confie-t-elle. « Nous aimerions nous alimenter mieux, malheureusement nos moyens financiers ne nous le permettent pas », ajoute-t-elle, toute préoccupée. Certaines d’entre elles s’orientent vers les denrées alimentaires moins chères.

« Le koki, c’est le menu le plus accessible pour moi et je le trouve consistant. Avec 1500 Fcfa, j’ai une marmite de Koki », dit Diane Kamdem.

De retour du marché, elle s’apprête à faire son plat favori. Entre temps, elle consomme un sandwich à la sardine acheté au marché. Elle y ajoute comme fruits des oranges. Flavienne Nkongo vit également la même situation, parfois pire. « Je peux faire des heures sans manger parce que je n’en ai pas. Il faut faire des économies pour la layette. Avec 500 Fcfa, il faut commencer à réfléchir sur comment le départager. C’est pourquoi je me suis abonnée aux spaghettis », confie-t-elle.

Partenaires en fuite, mauvaise vie

Selon certaines femmes rencontrées, l’abandon de leurs partenaires est également l’une des causes de leur mauvaise alimentation. « Lorsqu’on se retrouve toute seule sans moyens financiers, on ne peut que consommer ou manger ce que l’on a sous la main. Le plus important c’est d’avaler un bout peu importe la qualité et la quantité. Le plus préoccupant est d’économiser l’argent pour faire les visites et la layette. L’enfant ne peut venir au monde et ne pas trouver le nécessaire », confie Roseline.

Yvette Fonkam, sans partenaire et sans moyens souffre aussi. Mais, elle s’arrange à consommer les fruits. «Même s’il arrive que je n’ai pas de quoi manger, je cherche toujours à consommer au moins une papaye ou un ananas. Les fruits sont ma priorité », dit-elle.

« Par jour, je mange trois fois. Le matin, à midi et le soir. Ça peut être des yaourts ou du lait. J’évite des repas gras comme l’Okok ou le Ndolè, pour réduire les troubles digestifs. Je consomme beaucoup plus les bouillons et de l’eau », indique une autre femme enceinte. « Je mange selon mes envies et mes humeurs. Je n’ai pas de préférence. Tout ce qui me vient à l’esprit, je le mange. J’ai la possibilité de m’offrir tout ce dont j’ai besoin », lance une autre femme

Quant aux boissons consommées, elles restent sceptiques à ce sujet. Toutes les femmes enceintes rencontrées déclarent toutes prendre de l’eau comme principale boisson.

Marie Laure Mbena


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