Aurélien Kanouo
L’Eglise évangélique du Cameroun n’est pas définitivement sortie de la crise. Au lendemain du synode général ordinaire de Foumban avec la consécration au sein ministère pastoral de nombreux pasteurs, l’Eglise évangélique du Cameroun-Décentralisée (Eec-D) lance ses activités dans la région synodale du Noun. C’était au cours d’un culte inaugural du ministère de cette congrégation le dimanche 21 mai dernier à Foumbot. Un rendez-vous dominical spécial animé par des fidèles de l’Union des femmes chrétiennes, en présence des invités spéciaux, conduit le Rev. Yves Mathieu Mfoncha Mefire, pasteur démissionnaire de l’Eec après sa consécration à la place de Besseké à Douala le dimanche 24 juillet 2022. Dans sa prédication inspirée des textes de Jean 16 :2-4 ; Esaïe 30 : 15 et Acte 1 :8, il a invité les premiers fidèles de l’Eec-D de cette paroisse à faire preuve de courage et de détermination. Les seules armes qui selon lui, permettront de surmonter « les intimidations et les menaces » proférées par certains membres de l’église mère.
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« Il y a une nouvelle église s’il faut appeler ça ainsi. Si les bars se multiplient, pourquoi pas les églises. L’Eec-D est une réalité. Elle n’est pas une chimère. Elle arrive à point nommé. Répondant elle aussi à la grande commission prescrite par le grand maître, notre Seigneur Jésus-Christ. Allez et faites de toutes les nations mes disciples. Elle prend corps dans un contexte où le monde attend avec ardent désir la révélation des fils de Dieu. L’église est la lumière du monde par vocation. Aussi il serait souhaitable que sa présence impacte le monde. L’Eec-D arrive au moment où l’Eec, l’église mère tend à sortir d’une crise ignominieuse que nous croyons divinement voulue pour qu’elle fasse sa mue », a justifié Rev. Yves Mathieu Mfoncha Mefire. Évoquant les raisons de leur radicalisation, le prédicateur du jour par ailleurs responsable de cette paroisse insiste sur les imperfections contenues dans les nouveaux textes de l’Eec en vigueur. « Nous parlons aujourd’hui de la refondation de l’Eec. Qui dit refondation, dit réforme. L’Eec est donc est pleine réforme… Est-ce rédiger de nouveaux textes qui se veulent en moins d’un an perfectibles et parfois inapplicables ? Est-ce partager le gâteau Eec aux différents prédateurs transformés en mandataires de ce que d’aucuns ont appelé aujourd’hui monstre froid des aires culturelles ? Est-ce contenter les mécontents d’hier en leur donnant la possibilité de participer aussi à la gestion des affaires ? En quoi ces tripatouillages impactent-ils le monde et mêmes l’église corps du Christ ? », s’interroge-t-il.
Au cours de ce culte qui a rassemblé plus de 200 fidèles ayant déjà rejoints les rangs de l’Eec-D, la levée des fonds pour la construction du premier temple de l’Eec-D a été faite, suivie de la de la pose de la pierre de cet édifice sur un espace offert par un fidèle musulman, si l’on s’en tient aux propos de Nji Panka’a Euloge Yiagnigni, coordonnateur général de l’Eec-D. « C’est la matérialisation de la décentralisation au sein de l’Eglise évangélique du Cameroun-Décentralisée. La base a décidé de construire un temple. Elle s’est mobilisée selon la constitution et le statut de l’Eec-D pour pouvoir offrir un temps à Dieu. Ce n’est plus venu du haut mais c’est la base qui a décidé de piloter. C’est l’une des facettes de la décentralisation », a-t-il confié. Désormais dans une nouvelle chambre, l’Eec-D garde les fondamentaux de l’Eec-D. « Nous gardons la théologie. Nous gardons la liturgie. Nous gardons la ligne éditoriale de l’Eglise évangélique du Cameroun, léguée par nos ancêtres. C’est notre héritage. Mais c’est le D qui vient changer. Ceci parce qu’ayant constaté la mauvaise gestion et le mauvais management, nous avons décidé de conserver la théologie, la liturgie et de modifier le système managérial où actuellement on a déchargé les bergers de la gestion. Ils m’ont plus le droit de l’argent. Ils doivent se concentrer sur la spiritualité dont nous avons besoin. Et laisser les laïcs gérer les biens financiers, matériels et les sources humaines. Ceci va permettre que nous bénéficions plus de ces bergers. Ainsi, nous allons les assister pour qu’ils ne soient plus dans le besoin », a souligné le coordonnateur général de l’Eec-D.
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Avec pour slogan, « Un pour tous, tous pour un », l’Eec-D a pour devise : Amour, équité et transparence. « La construction de ce temple ne va pas se reposer uniquement sur les chrétiens de Foumbot. La paroisse Mont Carmel sera construite par l’ensemble des chrétiens. Nous avons constaté la défaillance. Lorsque c’est l’élite locale qui prend en charge la construction, ça met du temps et puis on construit du n’importe quoi. Nous devons offrir à Dieu ce qui est bon. On lance les travaux aujourd’hui et on se donne rendez-vous dans trois ans pour finir entièrement le temple. Et c’est tout le monde qui participe. Si demain, on choisit un autre projet du côté de Malentouen, tous les organes de gestion paroissiaux vont apporter des contributions », a insisté Nji Panka’a Euloge Yiagnigni, coordonnateur général de l’Eec-D.
