C’est un débat qui a longtemps animé les couloirs de certains panafricains et économistes africains. Ce débat est loin d’avoir perdu de sa vigueur car il reste vivace. « Les pays africains doivent quitter les institutions de Bretton woods à savoir la Banque mondiale (Bm) et le Fonds monétaire international (Fmi) ». Si pour certains, elles appauvrissent les pays du continent, pour d’autres, les taux d’intérêts des prêts est très élevés. C’est ce deuxième argument soulevé par l’honorable Njong Evaristus. Le député du Social democratic front (Sdf), a invité le ministre des Finances, Louis Paul Motaze, le jeudi 06 juillet 2023 lors du Débat d’orientation budgétaire, a exploré des voies locales, pour ce qui est de la quête des moyens financiers nécessaires au financement des projets. De manière simple, il milite pour l’indépendance financière du pays.
Le membre du gouvernement s’est voulu clair d’entrée : « Sincèrement, je ne vois pas pourquoi il faut quitter le Fmi. Si vous ne voulez pas du Fmi et de la Banque mondiale, ne leur demandez pas des interventions c’est tout ». Une position tranchée qui donne la position officielle du Cameroun, sous-programme avec le Fmi jusqu’en 2024. « Vous dites que les taux d’intérêts sont élevés. Ils ne sont pas en réalité élevés. Le Cameroun est un peu dans une situation mixte. C’est un pays IDA (Filiales de la BM pour les pays moins développés) et un pays BIRD (pour les pays un peu plus développés). Quand vous êtes un pays BIRD, on peut vous prêter plus avec un taux d’intérêt un peu plus élevé alors que quand vous êtes un pays IDA, la Banque mondiale vous fait des prêts ; certains sont comme des dons c’est-à-dire avec des taux d’intérêt qui tournent autour de zéro », explique le Ministre des Finances.
Depuis bientôt 7 ans, le Cameroun est un pays mixte. Son niveau de croissance a atteint un niveau de développement à revenu intermédiaire. Le Fmi dans ses missions, surveille le système financier international. « Le Fmi vous impose des choses lorsque vous n’avez rien à proposer », a confié Louis Paul Motaze.
Au cours des échanges houleux, les parlementaires ont formulé des recommandations à l’issue du Débat d’orientation budgétaires. Le 1er vice-président de l’Assemblée nationale, l’honorable Hilarion Etong, a invité le représentant du gouvernement à les prendre en compte dans le cadre de l’élaboration du budget de l’Etat de l’exercice 2024. Parmi les 26 recommandations, on note la nécessité de relever progressivement le taux de pression fiscale sur le triennat 2024-2026 et la nécessité d’instaurer la facture normalisée en vue de réduire la fraude fiscale en matière de Tva.