Depuis votre dernière apparition lors de la finale de Can 2019 opposant l’Algérie contre Sénégal, on ne vous a plus vu dans les grandes compétitions. Où est passé Alioum Sidi ?
Je suis toujours là. Il est vrai que j’ai eu une blessure qui a conduit à l’opération de mon tendon d’Achille. C’est pour cela que je n’ai pas pu faire la récente Can. Deux mois avant la Can. J’avais 6 mois de repos. Il me reste encore un mois. J’ai déjà commence avec la rééducation et d’ici quelques mois, un ou deux, je vais reprendre les activités.
A quelle occasion vous vous êtes blessé ?
Lors du match Algérie- Mali comptant pour les éliminatoires de la Coupe du Monde. C’est depuis 3 ans que j’ai eu cette blessure. Mais, je l’ai négligée un peu, puisque ça ne me faisait pas mal. Quand je m’échauffais, je ne sentais pas le mal. J’aurais dû me faire opérer il y a deux ans mais, à cause de mon programme très chargé, cela n’a pas été possible, puisqu’en voyage chaque semaine. Et jusqu’à un mois et demi de la Can, ça m’a rattrapé. Malheureusement ça m’a coûté la non-participation à la dernière Can au Cameroun.
Quel est votre état de santé actuel?
Pour le moment tout va mieux. Je suis en phase de la rééducation. Donc, ça va déjà. J’étais au Maroc la semaine passée pour faire le contrôle et le médecin m’a fait comprendre que je pouvais déjà trottiner. Donc, je suis en pleine phase de rééducation; je trottine un peu. D’ici un mois, je crois que je vais revenir dans les stades.
Vous estimez que le retour sera aussi facile comme chez les footballeurs ?
Je pense que ce sera facile. Je connais mon corps. Je vais passer par le test physique des arbitres avant de revenir. Si je passe déjà le test physique, ça veut dire que je suis déjà prêt.
Il y a quelques jours, une liste de huit arbitres africains devant participer à la prochaine Coupe du Monde a été publiée et nous n’avons aucun Camerounais. Comment expliquez-vous cela ?
C’est tout à fait normal, parce que la liste de la Coupe du Monde n’est pas le hasard. Ça commence par la Can. Or, je n’ai pas fait la Can. Et je suis blesse jusqu’à présent et je ne me suis pas encore rétabli. Moi principalement, je suis encore en phase de rééducation. Je savais bien avant que mon nom ne pouvait pas y figurer.
En dehors de vous deux, est-ce que cette absence ne traduit pas la mauvaise santé de l’arbitrage au Cameroun ?
Il y a la liste des assistants qui n’est pas encore sortie et, je pense que dans celle-là, il y aura au moins un arbitre camerounais. J’ai un assistant très performant, Elvis Noupoue, qui est prêt pour la Coupe du Monde. Donc, le Cameroun aura un arbitre assistant, s’il plait à Dieu.
En dehors de vous deux, il n’y a pas la relève?
La Fédération se prépare. Il y a la relève. Le département de développement de l’arbitrage camerounais ne dort pas. Il travaille et il y a des jeunes qui arrivent, que je connais. Et je suis sûr qu’ils vont prendre la relève. Ils sont compétents. Je cite en exemple Ngwa Blaise, Bito Jeannot. Ces deux jeunes sont vraiment performants. Je suis très satisfait, parce qu’après moi, il y aura cette relève-là.
Vous avez suivi le match Cameroun-Algérie à Blida, comptant pour les barrages de qualification pour la Coupe du Monde. Ce match a suscité des contestations sur le plan de l’arbitrage. Quelle peut-être votre analyse technique de ce match ?
L’arbitrage était parfait, parce qu’il était conduit par un arbitre courageux, talentueux et expérimenté, que tout le monde entier connait. Un arbitre qu’on connaît. Il a fait son match et n’a aidé aucun pays. Il a fini en héros de ce match-là. J’ai suivi le match du début à la fin et je lui tire un chapeau. La meilleure équipe a gagné.
Quelle évaluation technique faites-vous globalement de l’arbitrage de la dernière Can organisée au Cameroun?
Cet arbitrage était parfait puisque nous avons pas eu de cas graves. Il y a eu un cas de maladie à Limbe. Janny Zikazwe est un grand arbitre. En plus, il figure dans la liste des arbitres de la prochaine Coupe du Monde. Il avait eu juste un malaise. Je suis très satisfait de la prestation de mes collègues lors de la récente Can. Je peux leur donner la note de 15/10.
Que pouvez-vous dire des soupçons de corruption qui pèsent dans le milieu de l’arbitrage en Afrique?
Aucun arbitre international de haut niveau ne peut céder à des manœuvres de corruption. Quand un arbitrer fait son boulot uniquement, il n’est pas corrompu. Quand un arbitre prend de l’argent, il gâte le match et c’est visible par tous. Il faut éviter de croire que les arbitres sont des clochards. Tous les arbitres sont des responsables. Il y en a même qui sont de hauts cadres de l’administration; préfets, sous-préfets, Gouverneurs, des officiers de l’armée, des enseignants d’Université… Ce n’est pas parce qu’on court avec le petit sifflet à la bouche ou un fanion en main que les gens vont faire des confusions.
Où en est est-on avec la professionnalisation de l’arbitrage en Afrique?
Le projet avance. Nous sommes des arbitres professionnels. Nous sommes des salariés et la Fifa nous paie chaque fin du mois. Il y a 18 arbitres professionnels en Afrique, dont j’en fait partie.
Quels conseils avez vous a donner aux joueurs face aux arbitres ?
Je n’ai aucun conseil à donner aux joueurs. C’est vrai que les joueurs et nous sommes dans la même danse au stade. Mais chacun tire la couverture de son côté. Un joueur cherche à faire un bon match et gagner. L’arbitre quant à lui, cherchent à finir son match sans problème. Nous sommes tous partie de la Fifa, de la Caf et de la Fécafoot. Nous sommes une famille. Les joueurs doivent juste respecter les arbitres et faire-valoir le fair-play.