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Le rapport annuel sur la situation des droits de l’homme au Cameroun pour l’année 2022, présenté le 18 février 2023 évoque les difficultés que rencontrées par les membres de la famille de Magloire Tang Ndjock, déterminées à connaitre les circonstances de la mort de leur proche. Ce paysan est décédé dans la nuit du 20 au 21 juillet 2021 alors qu’il était placé en garde à vue dans les cellules de la gendarmerie de Pouma, ville située dans le département de la Sanaga-maritime.
Depuis la survenance de ce décès suspect, les résultats de l’autopsie réalisés n’ont jamais été communiqués à la famille. Les organisations de la société civile que sont : Un monde Avenir, le Réseau des défenseurs des droits de l’homme en Afrique centrale (Redhac) et plusieurs autres Ong s’inquiètent de la tournure que prend cette affaire devant le tribunal militaire de Douala. Magloire Tang Ndjock était un jeune cultivateur d’une trentaine d’année et père de cinq enfants. Après son décès, la Compagnie de gendarmerie d’Edéa ainsi que la Légion de gendarmerie du littoral avaient été saisi du dossier.
Depuis décembre 2021, la famille de la victime a été convoquée au tribunal militaire de Douala. Après les confirmations des dépositions faites lors de l’enquête préliminaire, le tribunal leur avait demandé de rentrer attendre les notifications des convocations à comparaitre. L’affaire a été enrôlée depuis le 6 septembre 2022. Curieusement à la famille n’avait pas été notifiée à comparaitre à la première audience, raison pour laquelle le procès avait été renvoyé au 4 octobre 2022, pour la mise en état du dossier. Advenue à cette date, l’audience avait ensuite été renvoyée au 1er novembre 2022 pour convocation des prévenus. A l’audience du 1er novembre, les prévenus étaient absents. Une chose qui va conduire à un nouveau renvoi de l’affaire. La dernière audience tenue le 7 février dernier a été renvoyée à cause de l’absence des prévenus.
Les associations de défense des droits de l’homme dénoncent des irrégularités qui ne garantissent pas un procès équitable. Après le décès de Magloire Tang, un gendarme en service à la brigade de Pouma avait été interpellé et placé en détention provisoire. Deux autres gendarmes comparaissent libres dans cette procédure. Selon les organisations de défense des droits de l’homme, Magloire Tang Ndjock avait été torturé par les gendarmes au moment où il était en garde à vue