C’est ce qui a jailli de la problématique, objet du débat entre deux enseignants d’universités, organisé par Nkafu Policy Institute de la Fondation Denis et Lenora Foretia, le 24 novembre dernier à la FondationTandeng Muna, à Yaoundé.
Dans son élan de fournir des recommandations politiques indépendantes, approfondies et perspicaces qui font développer l’économie camerounaise et les autres pays d’Afrique, Nkafu Policy Institute, un Think tank de la Fondation Denis et Lenora Foretia, a posé la problématique de la bonne gouvernance. C’était autour d’un débat sous le thème : « La bonne gouvernance est un impératif pour le développement économique de l’Afrique centrale » à la Fondation Tandeng Muna, le 24 novembre dernier à Yaoundé. Deux thèses se sont affrontées dont l’une, soutenue pat Dr Charles Owona Awoumou, insistant sur la bonne gouvernance comme moteur du développement économique. L’autre courant de pensée tenu par Pr Emmanuel Ongo, pour qui la bonne gouvernance n’est pas une panacée pour le développement économique de nos pays d’Afrique centrale. Un débat modéré par Ayukmba Nkonghonyor, le responsable de la communication de la Fondation Denis et Lenora Foretia.
Pour Dr Charles Owona Awoumou, la bonne gouvernance peut tout changer, en termes des résultats des politiques publiques ; de résultats de ce qu’on appelle la demande sociale. Les gens ont besoin de vivre tout simplement et de vivre dans de bonnes conditions. Or, lorsqu’il existe des ressources, elles doivent être gérées de manière rationnelle, de manière optimale pour que ce bien-être soit partagé. « Nous avons engagé depuis plusieurs années des politiques dans notre pays. Il est normal qu’on puisse évaluer ; qu’on puisse savoir ce que ces investissements ont rapporté. Il est aussi normal qu’on puisse savoir qu’est-ce qui a fait problème et d’adresser ces solutions-là. Ça veut donc dire que dans un pays qui a une bonne gouvernance, la demande sociale est satisfaite. Et la demande sociale est simple. Les gens veulent s’habiller, être sous un toit, manger à leur faim, avoir de l’électricité, avoir de l’eau coulante, avoir un avenir, avoir la liberté de s’exprimer, avoir plus de justice, se sentir à l’aise dans leur propre pays. Ce sont des besoins minima, des besoins vitaux, qui malheureusement, dans certains cas, ne sont toujours pas satisfaites », a-t-il soutenu.
Pr Emmanuel Ongo quant à lui, estime que la bonne gouvernance est positive. « Mais, elle n’est pas une panacée. Elle n’est pas le point sur lequel on doit seulement s’appesantir pour espérer un changement, un développement. On doit justement associer à un cadre formel de gouvernance d’autres facteurs. Par exemple, les facteurs liés à l’investissement, liés au financement des économie, liés au changement des mentalités, au changement des consommations, de manière à ce que le Made in Cameroon que prône le Gouvernement doit justement être porté par une société qui se veut moderne », soutient l’universitaire. Avant d’ajouter : « comme il n’y a pas un consensus de définition de la bonne gouvernance ; ce qui veut dire que si on de met à élargir le débat, le concept, on ne va pas arriver à une définition consensuelle. Il faudrait qu’on prône une bonne gouvernance, mais davantage, on actionne l’impératif de l’investissement privé. Je le réitère, un Etat qui veut se développer, qui veut atteindre l’émergence, doit premièrement penser à diversifier sa base politique ». Le développement économique des pays de l’Afrique centrale passe par la bonne gouvernance certes, mais renforcée par d’autres facteurs.