Le danger continue de planer sur les journalistes exerçant au Cameroun. Depuis l’assassinat brutal de Martinez Zogo, chef de chaîne de la radio Amplitude Fm, il ne se passe plus un mois sans qu’un journaliste ne soit intimidé, interpellé ou convoqué devant les autorités judiciaires du Cameroun. Ce lundi 29 mai 2023, le journaliste Jean Bruno Tagne, patron de Naja Tv sera auditionné pour les faits de diffamation en complicité et autres. Sa convocation lui a été remise le 16 mai 2023, une convocation signée par le chef du service central des recherches judiciaires à la gendarmerie.
L’ancien directeur général adjoint de la chaîne de télévision Canal 2 international par ailleurs auteur de plusieurs ouvrages en sports et politiques comme « Programmé pour échouer » ou « Accordé avec fraude », ne sait pas encore l’identité du plaignant encore moins les faits qui lui sont réellement reprochés. Le Réseau des défenseurs des droits humains en Afrique centrale (Redhac) a rendu public un communiqué pour dénoncer ce qui est qualifié comme étant « une tentative d’arrestation ». Dans le communiqué rendu public, le Redhac affirme que le 20 avril 2023, le journaliste Jean Bruno Tagne a publié des audios de Jean Ola Bébé, un prêtre et animateur radio assassiné dans les circonstances troubles en janvier dernier. Dans ces audios, Jean Ola Bébé parlait de ses démarches qu’il avait entreprises pour enquêter sur le décès de Martinez Zogo, chef de chaine de la radio Amplitude Fm. Les audios publiés par Jean Bruno Tagne avaient pour but de mettre les enquêteurs sur les nouvelles pistes afin de faire toute la lumière sur la mort brutale de Martinez Zogo.
Le sujet est plus délicat étant donné que l’auteur des audios avait été assassiné. Le journaliste Boney Philippe de Vision 4 a été convoqué également à la gendarmerie dans le cadre de cette affaire. D’autres associations de défense des droits de l’Homme comme Nouveaux droits de l’homme, African defenders dénoncent cette intimidation à l’égard des journalistes.