Insécurité : Les « microbes » sèment la terreur à Douala

Les habitants de la capitale économique du Cameroun vivent avec la peur dans le vendre depuis quelques jours. Certains ont été agressés dans les arrondissements de Douala 2ème, Douala 3ème et Douala 5ème par ces délinquants d'un autre genre.
Délinquant

Les populations de la capitale économique camerounaise vivent dans la peur depuis quelques jours. A l’origine de ce climat de frayeur et de terreur, le retour en force du phénomène de « microbes », nom attribué à des jeunes opérant en bandes d’au moins quinze personnes, prenant pour cible les populations, quel qu’en soit leur statut, et les commerçants particulièrement. Alors que l’on croyait ce phénomène maîtrisé une fois pour toutes, ces petits agresseurs d’une extrême violence ont repris du service depuis la semaine dernière à Douala. Le 08 août dernier, ils ont pris pour cible les commerçants du marché Congo, dans l’arrondissement de Douala 2ème. Les personnes qui circulaient dans cet espace marchand par hasard ou qui s’y sont rendus pour acheter des articles divers en ont fait leurs frais. « On est venus ici nous dire qu’ils ont coupé la main d’un papa et ont pris ses téléphones », affirme une femme témoin d’autres scènes d’agression spectaculaires perpétrées par ces microbes dans ce marché où un grand espace est réservé à la vente de téléphones neufs très convoités par ces agresseurs.

Ils ont perpétré leur forfait aussi au quartier Oyanck et au lieu-dit CCC. Le mode opératoire est connu. Des adolescents affluent dans un lieu de grande fréquentation, par groupes d’au moins quinze, à en croire des témoins. Ils sont vêtus de manteaux dans lesquels sont enfouis des couteaux, des lanières en cuir, entre autres outils pour « punir » les réticents. Au marché Congo, ils étaient une quarantaine. « Il y en avait qui ont 15, 16, 17 et 20 ans à peu près. Mais il y en avait aussi âgés d’environ 22 ans », ajoute une femme. La peur est d’autant plus perceptible et la méfiance de mise, dans ce climat d’incertitude et de confusion totale, que la plupart des personnes visitées par ces délinquants urbains craignent même de révéler leur identité, sans doute pour ne pas subir les foudres de ces malfaiteurs.  Ils ont poursuivi leur forfait jusque au lieu-dit « Carrefour Zachman », dans le quartier Ndogbong, arrondissement de Douala 5ème. Commerçants et passants ont été délestés qui des sommes d’argent, qui de leurs téléphones, ou les deux. Un cas vraiment surprenant à plus d’un égard puisque ce carrefour se trouve à quelques pas d’une brigade de gendarmerie, à quelque trois cents mètres du commissariat de sécurité publique du 10ème arrondissement, et à environ cinq cents mètres d’une compagnie de gendarmerie. Sans compter le commissariat spécial.

Vie chère

Des commerçants du marché Congo racontent que la dernière fois où ces hors-la-loi ont visité leur espace marchand, c’était au mois de juillet dernier. « Ils avaient tenu les clients en respect. C’était une boutique et en même temps un restaurant. Ils avaient arrêté le propriétaire, ils étaient partis avec lui et ils ont mis environ trois heures de temps avant de revenir. », confie un commerçant. Il y a un peu plus de trois ans, ces jeunes délinquants avaient semé la terreur au carrefour Ndokoti, Ange Raphaël, avant d’être stoppés net à Deido grâce à la force de mobilisation et d’autodéfense des habitants de ce quartier. La vie chère due à l’inflation générale observée sur les marchés camerounais, peut expliquer la recrudescence du phénomène de la délinquance urbaine dans les grands pôles urbains du Cameroun. Mais le phénomène a pris de l’ampleur à Douala depuis la semaine dernière, à la faveur du retour des « microbes ». Des sources policières affirment que quelques-uns parmi ces malfaiteurs ont été appréhendés. Vendredi dernier, l’on annonçait même plus d’une dizaine d’entre eux tombés dans les mailles des filets des bérets rouges, et gardés à vue à la brigade de gendarmerie de Mboppi.

Flore Edimo

Author: Flore Edimo

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