Douala 3ème

Elecam nomme l’épouse d’un maire du Rdpc

Solange Nfeugwang, l’épouse du maire de Douala 3ème, Richard Nfeungwang, a été nommée chef d’antenne d’Elections Cameroon de cet arrondissement. Le député du Wouri-est, Jean-Michel Nintcheu récuse et dénonce le conflit d’intérêt.
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Depuis quelques jours, la nomination de Solange Nfeugwang au poste de chef d’antenne Elecam de Douala 3ème alimente une vive polémique dans les milieux politiques à Douala et dans la classe de l’opposition plus précisément. C’est le député du Wouri-Est, Jean-Michel Nintcheu qui a tiré la sonnette d’alarme au sujet de cette nomination pour le moins curieuse. Il dénonce alors ce qui apparait à ses yeux comme un conflit d’intérêt délibérément orchestré par Elections Cameroon, (Elecam)l’organe en charge de l’organisation et de la supervision de sélections et referenda au Cameroun.

 

L’élu du Social Democratic Front (Sdf) a aussitôt saisi le directeur général d’Elecam à travers une correspondance ayant en objet la « récusation de madame Nfeugwang Solange au poste de chef d’antenne Elecam Douala 3ème. » Selon Jean-Michel Nintcheu, les récentes nominations portant dame Nfeugwang, épouse du président de la section départementale Rdpc du Wouri 5, par ailleurs actuel maire de la commune urbaine d’arrondissement de Douala 5 (CUAD5ème) au poste de chef d’antenne Elecam Douala 3e, constitue une « violation grave des principes spécifiques qui harmonisent les fondements et les finalités de l’ordre électoral au Cameroun, à savoir : la neutralité, l’indépendance, la liberté et l’autonomie ». Pour illustrer le caractère illégal de cette nomination, l’opposant évoque l’article 17 de la loi électorale en vertu duquel : « Les fonctions de président, de vice-président et de membre du Conseil électoral sont incompatibles avec les fonctions ou la qualité de membre d’un parti politique ou d’un groupe de soutien à un parti politique, à une liste de candidat sou à un candidat. » Et Nintcheu d’ajouter : « Ces dispositions légales appliquées aux membres du conseil électoral le sont également mutatis mutandis aux agents d’Elecam ».

 

« Dissimulation de kits d’inscription »

 

Plus loin, l’article 10 de la même loi dispose d’une part en son alinéa 1 que « le conseil électoral veille au respect de la loi électorale par tous les intervenants de manière à s’assurer de la régularité, l’impartialité, l’objectivité, la transparence et la sincérité des scrutins… » Le conflit d’intérêt tient au fait que la circonscription de Wouri-Est où Jean-Michel Nintcheu est député, est composée des arrondissements de Douala 3ème et Douala 5ème. « Madame Nfeugwang ici récusée l’avait aussi été à Douala 5ème en 2019 pour avoir utilisé de façon sournoise et dissimulé des kits d’inscription sur les listes électorales pour le profit des seuls militants de son parti (le Rdpc) en vue de soutenir la candidature de son mari aux élections législatives et municipales », écrit l’homme politique. » Or, poursuit Jean-Michel Nintcheu, « Si à Douala 5ème où elle avait une moindre responsabilité cette dernière a pu poser de tels actes de compromission, il est fort probable que la récidive soit d’impact plus amplifié aujourd’hui qu’elle accède à un poste de plus grande responsabilité. Cela peut le moment venu influencer grave ment ses choix des présidents des commissions locales de vote pour les scrutins à venir. »

Une situation susceptible d’engendrer les mécontentements et autres contestations des partis politiques devant prendre part aux prochaines élections dans la cité économique. « Il y a lieu de signaler de ce fait un risque grave de révolte et de trouble à l’ordre public. Je vous invite à conjurer ces risques en prenant immédiatement les mesures qui s’imposent », conclut Jean-Michel Nintcheu. Nous avons contacté lundi un responsable à Elecam, qui a déclaré attendre la « déclaration officielle » de la plus haute hiérarchie de cette institution.

Théodore Tchopa


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