« Les syndicats entendent organiser à compter du 05 octobre 2022 une série d’actions afin de se faire entendre sur (les) questions essentielles au cas où le gouvernement continuerait à ignorer ces exigences minimales. Les modalités desdites actions seront rendues publiques incessamment », menacent à travers un communiqué, les représentants de douze syndicats d’enseignants. Réunis à Yaoundé ce 3 septembre, M. Owono du Snaef, Christine Likound du Snieb (éducation de base), Michel Tamo de l’Oneeps (enseignants d’Eps), Mbassi Ondoa de la Fecase, Jean Kamdem de la Feser, Daniel Ojong du Snaeepcam (enseignants contractuels du public), Jean Bosco Talla de l’Ode, Pierre Sylvain Mbog Nlend du Cocaja (conseillers de jeunesse et d’animation), Anicet Mfomo (instituteurs contractuels), Jean Pierre Ateba du Snuipen et Roger Kaffo Fokou du Snaes engagent le gouvernement à se pencher instamment sur la résolution des problèmes structurels des enseignants.
Au passage, ils reconnaissent que le gouvernement a, jusqu’ici, « respecté l’échéancier adopté dans le cadre de la résolution des problèmes conjoncturels à caractère financier que sont les prises en charge totales, intégrations, indemnités de non logement, avancements d’échelons, ainsi que les arriérés induits par les retards accumulés antérieurement à ce processus ». Une reconnaissance à l’envers de l’appréciation des leaders Ots, Ota et du syndicat Seca, qui ont appelé à la grève de rentrée. Cependant, ceux-ci trouvent que le gouvernement reste insensible aux problèmes fondamentaux et urgents de l’école. Ils invitent les ministres respectifs de l’Education de base et des Enseignements secondaires de procéder immédiatement à la nomination des Animateurs pédagogiques (Ap) et des Animateurs pédagogiques d’Arrondissement (Apa) « afin qu’ils bénéficient des primes attachées à leur fonction, nominations interrompues depuis plus de 10 ans ». En attendant, ils invitent ceux qui tiennent ces postes à suspendre la production et la remise des documents pédagogiques liées à leurs fonctions. Dans le cadre de l’automatisation des actes de carrière, ils insistent sur la nécessité de supprimer les procédures inutiles et la simplification de celles qui sont nécessaires.
Le point d’orgue de cette sortie reste la tenue du « Forum national de l’Education » qu’ils présentent comme une des recommandations fortes du Grand dialogue national. L’on se souvient que pour désamorcer une grève en décembre 2016, le gouvernement avait promis de tenir ces assises, capitales semble-t-il pour les parties, en 2017. Dans le communiqué de circonstance, signé par Séraphin Magloire Fouda, Secrétaire général des services du Premier ministre ; Jacques Fame Ndongo, ministre de l’Enseignement supérieur et surtout, président du comité interministériel de suivi des questions liées aux enseignants ; Youssouf Hadidja Alim alors ministre de l’Education de base et Jean Ernest Massena Ngalle Bibehe, alors ministre des Enseignements secondaires, il était dit que le Forum « regroupera tous les acteurs du secteur de l’Education à l’effet d’examiner en profondeur les initiatives et mesures susceptibles d’améliorer la qualité des enseignements maternel, primaire et secondaire ». Le temps est passé et même le bilan des opérations d’intégration des instituteurs et professeurs contractuels qui y était annexé, est plutôt mitigé. Quatre ans plus loin, le problème demeure : ces états généraux dont Roger Kaffo Fokou jure que les documents sont prêts depuis belle lurette, n’ont toujours pas eu lieu. L’objectif semble à l’époque avoir été de pousser les leaders syndicaux à lever leur mot d’ordre de grève.