Discours à la jeunesse

Des jeunes réclament la réalisation des promesses

Plusieurs indiquent qu’ils attendent plutôt des actes après les multiples messages du président de la République à l’occasion de la fête nationale consacrée aux jeunes.
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Comme de tradition, le président de la République Paul Biya s’est adressé aux jeunes le 10 février dernier. C’était à l’occasion de la 57ème édition de la journée nationale de la jeunesse. Jean Nicaise Owono, président de l’Association de défense des droits des étudiants du Cameroun (Addec) a à la suite de ce message profité dresser un bilan sur la situation des jeunes. « Au moment où vous vous adressez à la jeunesse, les jeunes sont à la sauvette dans les carrefours et les marchés de nuit pour la lutte pour la survie. Certains sont dans leurs lieux de ralliement ; de consolation, de défoulement et de désespoir : les débits de boisson ; les charters de drogue ; les paris sportifs… Ils se défoulent pour échapper à la saturation psychologique et la dépression. D’autres font la manutention dans les chantiers ; il y a eu trop de promesses non tenues. Les jeunes sont déçus et désespérés, certains se préparent à affronter l’hostilité de la mer qui à se faire bouffer par des requins ; d’autres pensent à vendre leurs âmes dans les sectes pernicieuses, Ils ne vous écoutent pas », écrit-il. Sur le plan éducatif, le leader estudiantin estime que : « l’éducation est au rabais, l’université est un laboratoire de chômeurs, les universitaires comptent parmi les plus débauchés, la course vers le savoir est devenue course vers les diplômes : la promotion collective, l’approche par l’incompétence, les questions à choix multiples (Qcm) pour valider la licence… Il n’y a plus d’école à l’école. » Il évoque également le gaspillage des fonds du Plan triennal spécial jeunes, la discrimination dans les recrutements à la Fonction publique. Il conclut : « Il est temps de passer des promesses aux faits et d’opérationnaliser les réformes qui s’imposent car la jeunesse est meurtrie, abusée, poussée à bout. Son mutisme n’est ni peur ni renoncement. Il y aura un temps où elle agira. Son sursaut de colère sera tout aussi suicidaire. On ne peut pas berner les jeunes tout le temps. »

Entre satisfécit et déception

Le discours du président de la République du 10 février dernier est diversement apprécié différemment par les jeunes en proie à de nombreuses difficultés. « C’est vrai que la jeunesse attendait beaucoup plus du message du président de la République, mais personnellement je suis satisfait. Il a été précis et concis sur la situation actuelle du Cameroun. Les points qui m’ont beaucoup plus marqué sont entre autres : l’engagement pris par le chef de l’Etat pour un Cameroun prospère à travers le déploiement des ressources financières pour relever les défis sur le plan sécuritaire, sanitaire, humanitaire, économique et financier. En outre, l’encouragement du président de la République à la jeunesse camerounaise pour qu’elle ne baisse pas les bras et surtout l’implication du gouvernement camerounais pour créer un environnement propice à l’éducation de la jeunesse, à leur intégration professionnelle et leur épanouissement », réagit Yaouba Mamadou, étudiant chercheur en sciences de l’information et de la communication. Pour Marie Madeleine Ngono, enseignante, le chef de l’Etat n’a pas rassuré au vu de la situation de frayeur actuelle. « Le président de la République n’a pas totalement comblé mes attentes. Le point qui m’a le plus marqué c’est ce partenariat que le président de la République a établi avec les jeunes pour construire avec eux un avenir meilleur pour l’ensemble de la Nation. Y compris pour les jeunes eux-mêmes. Sinon, j’aurai souhaité que le président évoque une question qui préoccupe fortement l’ensemble des Camerounais en ce moment, à savoir, l’assassinat du journaliste Martinez Zogo. Les jeunes vivent dans cet environnement de peur, d’insécurité et de doute », regrette-t-elle. Joël Tchouameni, géographe est également dans les regrets : « J’aurai souhaité que le président de la République accompagne davantage les jeunes. Au-delà des projets logés aux ministères de la Jeunesse, du Développement technologique et de la Formation professionnelle ainsi que de l’Agriculture et du Développement rural, l’Etat peut bel et bien créer une banque dédiée à la formation des jeunes entrepreneurs. Une telle initiative ne peut qu’ouvrir largement les portes de l’entrepreneuriat et de l’emploi à de nombreux jeunes dont la préoccupation demeure encore la lutte contre le chômage ».

 Un bilan non vérifiable

Guy Marcel Fotso évoque les chiffres avancés par le chef de l’Etat qui sont loin de la réalité. « Son discours est très en dessous des attentes car, il donne des chiffres non vérifiables. Il parle de 35 000 emplois liés aux 11 000 projets impulsés par l’initiative mis sur pied par lui-même en 2016. Ce qui est faux. Nous observons le secteur informel galoper à grande échelle dans nos villes », fait-il savoir l’ingénieur environnementaliste. Et de poursuivre : « j’aurai souhaité entendre le bilan vérifiable de tous les projets jeunes mis sur pied depuis 2010. Pour une amélioration continue s’ils sont négatifs et surtout mettre davantage de pressions sur ces voleurs à cols blancs ».

Cecile Ambatinda


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