Crise anglophone : Un 1er octobre maîtrisé
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Malgré des appels à la mobilisation pour l’indépendance de l’Etat virtuel, la situation est restée sous contrôle. Les intimidations cybernétiques ont cependant poussé les populations à rester cloitrées à la maison.
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Le 1er octobre 2023, date anniversaire de la réunification des Cameroun oriental et méridional, était « journée ville morte », dans le chef-lieu de la Région du Nord-Ouest. Certains dévots du Christ ont trouvé des raisons pour ne pas se rendre aux célébrations dominicales, de peur de se retrouver coincés dans une de ces attaques dont la ville a le secret. « Habituellement, nous remplissons l’Eglise. Ce matin, il y avait à peine 40 personnes, bien que le curé a assuré », témoigne Theresia E., épouse de journaliste et témoin privilégié de la messe dans une grande paroisse de Bamenda. Jusqu’à la tombée de la nuit, il n’y avait pas encore de « mauvaise nouvelle ».

Les années antérieures, la situation était plus tendue. Il y eut même des dizaines de morts, comme en 2017, lorsque l’armée a fait usage de gaz lacrymogène et de balles réelles contre des manifestants indépendantistes. Certes une partie de l’hôtel de ville de Bamenda 3 a été incendié il y a quelques jours. Mais non seulement le dispositif sécuritaire a été renforcé, cette fois, d’autres précautions ont été prises. Le préfet de la Mezam, Simon Emile Mooh, a anticipé sur les sécessionnistes en interdisant par un arrêté du 29 septembre 2023, pour une durée indéterminée, les réunions et manifestations publiques non déclarées, sous peine de sanction. Ses homologues des autres circonscriptions n’ont pas manqué de donner des consignes similaires, à leurs collaborateurs chargés du maintien de l’ordre.

Le 19 septembre 2023 déjà, des éléments de la brigade mobile des douanes de Mbouda, en faction dans la zone frontalière de Babadjou où campe un contrôle mixte, ont saisi au petit matin (2h42mn exactement) un camion transportant des marchandises classées « sensibles ». En réalité, il s’agissait d’effets militaires : 99 paires de rangers, 148 t-shirts militaires, etc. « Le butin était dissimulé sous d’autres marchandises diverses », avait expliqué ce service. Le camion, en provenance de Douala, se rendait à Bamenda. A quelques jours du 1er octobre, les forces de l’ordre n’ont pas manqué de faire une corrélation avec les préparatifs de la proclamation de l’indépendance de la République virtuelle d’Ambazonie, dont les éléments armés lors de leurs attaques arborent souvent des uniformes militaires en bon état.

 

 

Franklin Kamtche


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