Nkong-Nkong, village situé 45 km après Figuil, sur la route entre Garoua et Maroua, se remet à peine de ses émotions. La nuit du lundi à mardi, vers deux heures, un grand bruit les a réveillés. A peine sortis de leur sommeil, ils ont découvert un grand bouquet de flammes qui montait vers le ciel. Ils se sont précipités pour découvrir un petit bus Toyota Hiace en feu. Ils ont tout de suite compris que l’intensité de l’incendie les condamnait à ne pouvoir intervenir. Un rescapé s’est quand-même miraculeusement sorti de l’épave.
Il se nomme Abdoulaye, le propriétaire et chauffeur de la voiture. Il a raconté qu’il transportait des bidons d’essence. Il était accompagné de cinq personnes. Ces dernières n’ont pas eu la même chance. Toutes ont été brûlées et leurs corps ont été retrouvés calcinés. D’après Abdoulaye, c’est un ennui mécanique qui a occasionné la perte de contrôle du véhicule et la série de tonneaux qui s’en sont suivis. Il existe une ruée vers l’essence importée du Nigeria par des particuliers ces derniers jours. La cause en est que les prix du précieux liquide atteignent 3000 Fcfa à Ndjamena. Or, parvenu à Kousséri la ville mitoyenne à la capitale du Tchad, il se négocie à 800 Fcfa. De grosses marges se font. Pourtant, les personnes qui s’adonnent à ce trafic, ne savent pas les normes de conservation et de transport de ce produit très sensible. S’ils les connaissent, elles ne sont pas appliquées. La semaine dernière, la ville a enregistré l’incendie d’un dépôt d’essence. Le drame avait provoqué l’effroi des populations.