Cameroun – Justice : Dieudonné Oyono acquitté par le Tcs après 4 ans de détention

 L’ancien recteur de l’Université de Douala et l’ex agent comptable de cette institution ont été reconnus non coupables de détournements des deniers publics ce 4 octobre 2022. La libération de ce haut fonctionnaire remet sur la scène publique, le débat sur l’importance de la campagne d’assainissement des mœurs publiques encore appelée Opération Epervier. Pour certains observateurs publics, l’opération épervier a été transformée en une opération de règlement de compte où les lois fondamentales des justiciables sont systématiquement violées.
Oyono

Une scène de liesse est perceptible ce 4 octobre 2022 dans la cour principale du Tribunal criminel spécial (Tcs). La foule vient d’encercler un car de la prison centrale de Kondengui qui attend ses occupants, le Pr Dieudonné Oyono, l’ancien recteur de l’université de Douala et Abdoul Aziz, ex comptable de cette institution universitaire. Ces deux hauts cadres seront libérés dans les prochaines heures, suite au verdict du tribunal criminel spécial prononcé ce 4 octobre 2022 dans la capitale politique Yaoundé.

Avec ce verdict, mêmes les membres de l’escorte ont baissé la garde en laissant les proches des deux ex-détenus à esquisser quelques pas de danse dans la cour du Tcs. Cela peut se comprendre étant donné que c’est la dernière fois qu’ils seront transportés dans ce véhicule de fortune. Car ils ne sont plus les « otages » de la justice. C’est une atmosphère des retrouvailles dans les familles qui commence ainsi. Dieudonné Oyono, l’ancien recteur de cette institution s’impose par sa grande taille au milieu de cette foule. Les accolades des membres de sa famille ne cessent de se multiplier. Le verdict du Tcs fait monter de l’émotion au point de trainer sur le costume noir qu’arbore l’ancien recteur quelques traces de boue. « Le temps de Dieu reste le temps de Dieu », peut-on entendre de la bouche des uns et des autres. Abdoul Aziz, l’ex- agent comptable de l’Université de Douala affiche aussi une mine joie. Les deux anciens cadres de l’université de Douala étaient poursuivis de détournement dans le cadre du budget d’investissement public de 2014 dans le cadre de la couverture des dépenses liées à la préparation et à l’organisation des jeux universitaires de 2014. Selon les informations recoupées, la dotation de ce budget était de 800 millions Fcfa. L’ancien recteur de l’université de Douala a affirmé avoir ordonné les dépenses de l’ordre de 679 millions Fcfa sur ce montant avant son départ de l’université le 15 septembre 2015. Il était aussi poursuivi d’avoir détourné un milliard Fcfa, l’ancien recteur a expliqué le 19 septembre 2022 devant la barre que 18 marchés avaient été passés pour une enveloppe globale de 221 millions et le ministre des Finances avait autorisé le paiement de tous ces marchés ; Dieudonné Oyono a été recteur de l’université de Douala de 2012 à 2015.

La libération de ce haut fonctionnaire remet sur la scène publique, le débat sur l’importance de la campagne d’assainissement des mœurs publiques encore appelée Opération Epervier. Pour certains observateurs publics, l’opération épervier a été transformée en une opération de règlement de compte où les lois fondamentales des justiciables sont systématiquement violées. « Les personnes poursuivies dans le cadre de cette campagne des mœurs sont présentées comme les coupables avant même la phase d’ouverture de l’information judiciaire. Les gens sont arrêtés sans preuve avant d’être jetés en prison pendant plus de quatre ans alors que les délais de jugement du Tcs ne doivent pas dépasser neuf mois. Nous n’avons cessé de décrier ce dysfonctionnement de notre système judiciaire », explique un avocat au barreau du Cameroun. Avec cet acquittement, l’ancien recteur et l’ex agent comptable de l’université peuvent saisir les tribunaux pour exiger réparation conformément aux lois nationales et internationales.

Prince Nguimbous

Author: Prince Nguimbous

Prince Nguimbous est journaliste au Quotidien Le Jour depuis plusieurs années. Un journal où il a eu la chance de côtoyer les grandes plumes comme Xavier Luc Deuchoua, Stéphane Tchakam, Jacques Bessala Manga etc. Il est passionné des sujets liés aux droits de l’homme. Sa vision du journalisme est surtout de dénoncer les injustices sociales afin de promouvoir un changement de comportement dans l’ensemble de la société.

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Prince Nguimbous est journaliste au Quotidien Le Jour depuis plusieurs années. Un journal où il a eu la chance de côtoyer les grandes plumes comme Xavier Luc Deuchoua, Stéphane Tchakam, Jacques Bessala Manga etc. Il est passionné des sujets liés aux droits de l’homme. Sa vision du journalisme est surtout de dénoncer les injustices sociales afin de promouvoir un changement de comportement dans l’ensemble de la société.


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    Prince Nguimbous est journaliste au Quotidien Le Jour depuis plusieurs années. Un journal où il a eu la chance de côtoyer les grandes plumes comme Xavier Luc Deuchoua, Stéphane Tchakam, Jacques Bessala Manga etc. Il est passionné des sujets liés aux droits de l’homme. Sa vision du journalisme est surtout de dénoncer les injustices sociales afin de promouvoir un changement de comportement dans l’ensemble de la société.