
Presque cinq ans déjà qu’aucun chiffre officiel n’a été rendu public par le ministère de la justice sur le nombre de personnes condamnées à mort au Cameroun. Me Nestor Toko, l’avocat au barreau du Cameroun qui établit ce constat indique que la dernière peine de mort a été prononcée le 7 septembre 2021 après le massacre de sept élèves à la Mother Francisca collège à Kumba, région du Sud-Ouest. Les auteurs de la tuerie avaient alors écopé de la peine de mort. C’est fort de ce constat que l’association Christ, éduque, soigne, loge, orphelins et démunis (Ceslord) a lancé lundi 10 octobre 2022 à Douala, un projet de lutte contre la peine de mort au Cameroun. Un lancement qui coïncidait avec la célébration de la 20e édition de la journée mondiale contre la peine de mort. L’objectif recherché à travers cette initiative est de mettre fin à cette pratique vieille depuis des décennies. « Notre première descente se fera dans le septentrion parce que de ce côté-là, il y a du terrorisme et aussi, la population n’est pas alphabétisée. Du coup, les habitants ne savent pas souvent pourquoi on les accuse », a déclaré Isabelle Boufine, la secrétaire exécutive de Ceslord. Dans la cartographie des villes où l’on retrouve des individus condamnés à la peine de mort, Maroua, Garoua, Bafoussam sont citées. Me Nestor Toko renseigne qu’une centaine d’individus écopent de la sentence de la peine de mort. Seulement, les chiffres que renseignent les tableaux dans les prisons s’agissant des personnes condamnées à la peine de mort sont parfois minorés, apprend-on. « Le ministère de la Justice qui a l’obligation de faire la transparence sur la peine de mort, malheureusement ne le fait pas », déplore Me Nestor Toko. Il précise que c’est par le biais d’organisations en collaboration avec eux qu’ils réussissent à obtenir certaines données.