Brigitte Ngalle Soppo est dans tous ses états ce jeudi 25 août 2022, face à la presse à Douala. A l’origine de son indignation, une sortie pour le moins controversée de certains acquéreurs du projet Garden Community localisé au quartier Yassa dans la banlieue est de Douala. Une sortie jugée inopportune et de mauvaise foi par la directrice générale de la Southwest International Construction Corporation (SICC), qui est la société pourvoyeuse d’offres de parcelles immobilières viabilisées sur le site du projet Garden Community à Yassa. Le projet initié il y a un peu plus de dix ans consistait en l’aménagement d’une superficie d’environ 79 600 m2, suivi de son morcellement et de sa vente à des acquéreurs, qui devaient y construire des logements, selon la promotrice du Garden Community.
Au cours d’une sortie médiatique à Yaoundé le 24 août 2022, certains de ces acquéreurs ont dénoncé le retard dans le cadre des négociations relatives au règlement, par le gouvernement, de la crise les opposant à la SICC, dont ils attendent depuis deux ans qu’elle leur rembourse les sommes avancées en vue de l’acquisition d’un domaine. Un retard que d’aucuns n’hésitent pas à assimiler à de l’arnaque ou de l’escroquerie, alors qu’ils ont versé chacun, à date, plusieurs millions de francs Cfa. Faisant écho à ces déclarations jugées hâtives et erronées, la Dg de SICC a déclaré ce 25 août : « Nous sommes passés de la construction d’un domaine à la remise de terrains complètement viabilisés à nos clients. Nous avons trouvé, en 2018, avec le Collectif et les clients, le gouvernement, le Crédit Foncier, un accord de dation. »
Selon Brigitte Soppo Ngalle, la mise sur pied de la procédure de la dation se poursuit et devra aboutir d’ici peu. Elle en appelle par conséquent ses partenaires à plus de patience. En effet, depuis les premières plaintes enregistrées dès 2017, des séances de travail ont été organisées en présence des différentes parties et de leurs conseils respectifs, dans la perspective d’une sortie de crise concertée. C’est le cas de la réunion qui s’était tenue le 15 février 2018 dans les services du gouverneur de la région du Littoral. La principale conclusion de cette concertation invitait alors les parties à s’en tenir à une compensation par dation en terrain sur le site du projet, la compensation par dation étant un mécanisme permettant de compenser les avances faites par des clients via l’acquisition d’une parcelle de terrain.
Trois milliards
Depuis lors, plusieurs autres rencontres ont eu lieu en vue de trouver un terrain d’entente à ce litige. A l’instar de celle ayant abouti à la commission d’un cabinet d’expertise immobilière indépendant pour réévaluer les parcelles en fonction de leur niveau de viabilisation. Ce, dans un contexte où la SICC affirmait avoir déjà investi au moins 3 milliards de Fcfa pour aménager la voirie et réseaux divers (Vrd), entre autres. Or, c’est à ce niveau que vont achopper les négociations, « l’expertise technique mobilisée par le Minhdu démontrant que le prix au mètre carré devrait se situer entre 70 000 et 150 000 Fcfa, compte tenu de la qualité des travaux réalisés par la SICC sur le site du projet ». Un montant de loin supérieur aux 50 000F initialement convenus pour la vente du mètre carré. Sur la base dudit rapport d’expertise, déposé dans ses services le 26 février 2019, la ministre de l’Habitat instruit que les parcelles soient vendues entre 70 000 et 80 000F le mètre carré et non 105 000F comme le souhaitait l’expert. Selon la Dg de la SICC, une quarantaine de clients sur les quelque 140 ont d’ores et déjà érigé leur logement habité.