L’enquête sur l’assassinat de Martinez Zogo, chef de Chaîne de Amplitude FM dont la dépouille a été découverte dans un état lamentable dimanche 22 janvier dernier dans un terrain vague proche de Soa piétine. Comme nous l’affirmions dans notre édition de jeudi dernier, les prélèvements devraient être envoyés dans un laboratoire en Suisse aux fins d’analyse, afin de déterminer l’identité du cadavre que même les plus proches n’ont pas pu reconnaître de visu. Sur le coup, il s’agissait de pouvoir trouver qui s’acquitterait des 500€ (325.000 CFA) qui couvriraient les frais. Le Jour est à mesure d’affirmer à l’heure actuelle, qu’il existe une volonté claire de ralentir l’enquête. On en veut pour preuve, un fait : les prélèvements sur la dépouille du ministre Dodo Ndocke et celle de Zogo Martinez ont été faits en même temps, par les mêmes équipes. L’argent pour faire partir ceux du ministre a été débloqué immédiatement par l’Etat, alors que dans le même temps, ceux de Martinez Zogo sont restés sur place. On aurait pu s’égarer dans l’amusant commentaire selon lequel, même morts les gens sont restés inégaux…La conclusion saute aux yeux : il ne s’agit point d’une question d’argent, mais de volonté, dans la stratégie connue du pourrissement. Mais la situation est moins amusante que cela. Il s’avère de plus en plus clair, que le Procureur de la République ne se hâte aucunement pour avoir les résultats de cette recherche d’Adn qui marqueraient légalement le début de son enquête. Peut-on considérer que le gouvernement a décidé de faire du dilatoire jusqu’à ce que la pression retombe, suite à la vague d’indignation qui a traversé le monde après cet assassinat de journaliste ? Mezza vocce, on a entendu de hauts responsables tenir des propos ramenant le cas de Zogo à ceux de Bibi Ngota et Wazizi, autres journalistes dont la mort a été suspecte. Ce matin, 30 janvier, Xavier Messe, journaliste expérimenté, a été convoqué au SED, pour répondre d’une interview donnée à Cyrille Bojiko de Balafon FM. Le dilatoire a commencé à tirer sur ses cordes multiples. Mais la colère perceptible qui sourd et les mobilisations diverses qui se font jour montrent bien qu’on a affaire à une histoire autre.
Chantal Kenfack