Le chef Bamendjou, Fo’o Sokoudjou Chendjou II Jean Rameau, est vivant

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Fo’o Sokoudjou Chendjou II Jean Rameau est bel et bien vivant. Il a passé le week-end dans son palais. Pour les sceptiques, la preuve est donnée par des vidéos qui circulent et dans lesquelles il apparait que le chef supérieur Bamendjou, qui a récemment fêté ses 70 ans de règne, est encore bien de ce monde. Dans l’une, réalisée par un amateur, le samedi 23 avril 2023, le chef apparaît quelque peu fatigué mais il marche seul, sans besoin d’un quelconque soutien. Installé sur son habituel siège de réception, sa famille et des sujets viennent quémander ses bénédictions et en retour, lui souhaitent de vivre encore longtemps. La veille, une rumeur malveillante s’est emparée de la toile, distillant que le vieux chef avait rejoint l’au-delà.

 

Dans le style qu’on lui connaît, Fo’o Sokoudjou Chendjou tourne en dérision ces annonciateurs de mauvaise nouvelle. « Quand la lune sort, les enfants croient que c’est le jour qui se lève. Que je suis dedans pour préparer encore le voyage qu’on va partir, certaines semences de mauvaises choses sont dehors ils dorment leur part de rêve que j’ai déjà vu jusqu’à ma quantité suffit. Qui vous a trompé qu’un vrai fo’o peut partir sans lancer la nouvelle ? Si quelqu’un est pressé il prend le devant, ma part de distance est encore longue. Les hommes en partant vont lancer la nouvelle jusqu’à on va entendre. C’est le ventre du chien qui aboie, j’ai vu comment vous me pleurez. Lancez la nouvelle à ceux-là qui prennent leur part de famine pour faire la réalité que je vais lécher la sauce de leur deuil. Que les dieux de nos ancêtres en couvrant le village couvrent chacun de ses enfants. Qu’ils sachent comment ils vont ouvrir le travail de ceux qui ont ouvert vos poumons depuis hier. Je partirai mais c’est le Dieu des ancêtres qui connaît, pas le haut », persifle celui qui se fait appeler Mpoda depuis quelque temps.

Né en 1940 à Bamendjou, Jean Rameau Sokoudjou succède à son père, à l’âge de 13 ans, alors que ce dernier l’avait exilé en pays béti. Chef atypique, il est autant adulé par son peuple que craint par ses pairs qui le jugent envahissant et l’administration, avec qui les rapports n’ont jamais été cordiaux. Déjà sous la colonisation française, il fait la prison du fait de son attitude nationaliste. Ses prises de position exècrent les dirigeants, comme sur la question de la succession à la tête de certaines chefferies sœurs ou la liberté de recevoir en son palais des hommes politiques de tout bord. Du haut de ses 83 ans, le longiligne chef passionné d’agriculture organise tous les deux ans, un festival culturel, le Chepan, dans le palais offert par l’Unesco. Le dernier a été soutenu par l’organisation d’un colloque sur les chantiers de la paix en Afrique. Plus de 100.000 participants étaient à Bamendjou, selon les organisateurs. Il dit qu’on entendra son heure sonner.

Franklin Kamtche


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