Développement

La route que Yoko attendait

Après avoir réalisé l’axe Yoko – Lena (44,9 km), l’entreprise chinoise Sinohydro a entrepris les travaux de l’axe Yoko – Meteing (25,6 km).
chantier Yoko centre

Sans crier gare, la belle route que l’on suivait depuis Batchenga s’est arrêtée pour laisser place, en plein cœur de la ville de Ntui, à une route cahoteuse et poussiéreuse. Partis de Yaoundé, un peu moins de deux heures plus tôt, nous sommes en route pour Yoko, dans le département du Mbam et Kim. Et à peine entrés dans le département, on peut se faire une idée de ce que sera le voyage. Mais il faut le faire.

Trous et bosses jonchent cette partie de la nationale 15, une route sur laquelle l’on ne croise presque personne, si ce n’est quelques bergers, de temps en temps et leurs troupeaux pour qui ils recherchent de verts pâturages. Une route peu fréquentée donc ? Ce serait aller vite en besogne de le déclarer. Notre conducteur est même plutôt surpris que l’on n’ait pas encore croisé l’un des nombreux grumiers qui écument quotidiennement cette piste. Certaines aspérités de la route seraient justement dues à leurs passages. Et l’on ne peut s’empêcher de se demander combien de temps résisteront encore ces petits ponts en bois que l’on retrouve à divers points du trajet. Certains sont déjà si dégradés que les véhicules préfèrent les éviter en faisant de petits détours.

Mais le changement n’est peut-être plus bien loin. Partant de Ntui, il a fallu faire un peu plus de cinq heures sur une route non bitumée. Le calvaire n’a pourtant pas toujours été le même tout au long du chemin. On a ainsi pu noter des traces de chantier et une route déjà terrassée à certains points. Et parlant de petits ponts en bois, le dernier avant d’arriver dans la ville de Yoko, situé entre les villages Nazareth et Ndjereng, sera bientôt remplacé par un véritable ouvrage d’art.

«On attend juste de faire les sondages et on commencera la construction du pont»

Un pont que construira l’entreprise chinoise Sinohydro à qui a été confié l’aménagement de cette partie de la route. «On attend juste de faire les sondages et on commencera la construction du pont», indique Du Yanfeng, le directeur du projet. Il s’agira d’un pont de 40 m de long. C’est le principal ouvrage d’art du tronçon sur lequel travaille en ce moment l’entreprise. Il est long de 25,6 km, dont 20 de linéaire entre le centre urbain de Yoko et le village Meteing, et 5,6 de voirie urbaine dans la ville de Yoko. Les engins de l’entreprise chinoise ainsi que les traces de travaux déjà entamés sont visibles sur ce tronçon qui précède le centre urbain de Yoko, lorsque l’on vient de Ntui. Et la promesse d’une belle route qui sortira bientôt de terre est là. Le directeur du projet table sur l’échéance d’avril 2022.

Sinohydro a choisi de commencer par cette partie-là, avant d’aménager les routes du centre urbain de Yoko, qui nécessiteront certainement la destruction de certaines constructions. Le chantier sur le tronçon Yoko – Meteing a été lancé en août 2019. Il aurait pu s’achever au cours de cette année 2021, mais la pandémie du Covid-19 est passée par là et a bien perturbé les travaux. De même les terrassements déjà effectués permettent de constater qu’il a fallu à  divers endroits casser de véritables rochers.

Le tronçon Yoko-Meteing est en fait un avenant au premier marché confié à Sinohydro à Yoko. Il s’agissait de l’aménagement du tronçon Yoko-Lena, sur une distance de 44,9 km. Il s’agit d’une route de 7 m, avec deux voies et des accotements de 1,5m.

Des travaux sont achevés et livrés depuis 2019. Lorsque l’on traverse le centre urbain de Yoko en effet, et que l’on prend la direction du Nord, vers Tibati, l’on tombe sur une belle route bitumée, presqu’un miracle lorsque l’on a passé plus de 5 heures de voyage sur une route difficile. La beauté de l’ouvrage réalisé fait la fierté des ouvriers et cadres de Sinohydro, mais surtout des populations de Yoko et surtout des usagers de cette importante route qui est l’une des voies d’accès à la partie septentrionale du Cameroun. Elle relie les régions du Centre et de l’Adamaoua.

Ce joyau sorti de terre comporte toutes les caractéristiques des routes modernes, avec toutes les signalisations requises. Les conducteurs peuvent apprécier son confort et rêver d’avoir bientôt un pareil ouvrage sur une distance plus longue. La réalisation du tronçon Yoko – Meteing sur lequel travaille également Sinohydro sera un pas de plus dans ce sens.

 

Les tronçons Yoko – Lena et Yoko – Meteing, confiés à Sinohydro, constituent le 4e lot du projet routier Batchenga – Ntui – Yoko – Lena –Tibati (380,1 km).  Le lot Yoko – Lena a été le tout premier à être achevé sur les cinq initialement attribués. Le ministre des Travaux publics, Emmanuel Nganou Djoumessi, a annoncé la fin des travaux sur cet axe en octobre 2019.

 

Le lot n°1, de Batchenga à Ntui a été réalisé par l’entreprise française Razel. Le second, allant de Ntui à Mankim, est actuellement à l’abandon. C’est la partie la plus dégradée de la route en ce moment, car aucune entreprise n’y est en activité. Le lot avait initialement été confié, ainsi que le lot n°3 (Mankim-Yoko), à l’entreprise portugaise Elevo. Du fait des retards dans l’avancement du chantier, le contrat sur le lot n°2 a été résilié. Elevo n’est en activité en ce moment que sur le lot n°3. Enfin, les lots n°5 et n°6, entre Lena et Tibati, ont été confiés à l’entreprise française Sogea-Satom.

Jules Romuald Nkonlak

Author: Jules Romuald Nkonlak

Né le 29 janvier 1978 à Bafoussam, Jules Romuald Nkonlak est journaliste, diplômé de la 31e promotion de l’Ecole supérieure des sciences et techniques de l’information et de la communication (Esstic) en 2003. Il a commencé sa carrière au quotidien Mutations qu’il a quitté en 2007, l’année de la création du quotidien Le Jour. Rédacteur en chef adjoint au départ, il a été nommé rédacteur en chef en 2011.

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Né le 29 janvier 1978 à Bafoussam, Jules Romuald Nkonlak est journaliste, diplômé de la 31e promotion de l’Ecole supérieure des sciences et techniques de l’information et de la communication (Esstic) en 2003. Il a commencé sa carrière au quotidien Mutations qu’il a quitté en 2007, l’année de la création du quotidien Le Jour. Rédacteur en chef adjoint au départ, il a été nommé rédacteur en chef en 2011.


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    Né le 29 janvier 1978 à Bafoussam, Jules Romuald Nkonlak est journaliste, diplômé de la 31e promotion de l’Ecole supérieure des sciences et techniques de l’information et de la communication (Esstic) en 2003. Il a commencé sa carrière au quotidien Mutations qu’il a quitté en 2007, l’année de la création du quotidien Le Jour. Rédacteur en chef adjoint au départ, il a été nommé rédacteur en chef en 2011.