Odeur âcre, fumée noire sortant des décombres. Tel est l’image propulsée au lieu-dit dispensaire Messassi le 29 mai 2023, aux environs de 9 heures. La stupeur saisissait tous les passants et les curieux bouillonnaient de questions sans réponses. Sur le trottoir destiné aux piétons, des bouts de planche partiellement consumés, charbon, et des comptoirs de fortune étaient couverts de cendre noire. En contre bas, quelques morceaux de futs en matière plastique reposaient dans une cour d’habitation. Le salon de coiffure nouvellement ouvert avec des appareils tout neuf n’a pas résisté à la violence des flammes.
Les canapés, destinés à la vente, qui ornaient le décor de ce grand carrefour la veille, ont été réduits en cendre. « C’est le vrai suicide », s’écrie un passant pris d’empathie. Au total, c’est quatre commerces consumés par les flammes à savoir : un salon de coiffure, un espace de vente des futs d’eau, un espace de vente des planches et un grand hangar de vente des canapés et meubles divers. Les pertes sont estimées à plusieurs millions de Fcfa. « Regardez le kiosque. On a essayé de casser dans la nuit pour récupérer quelques appareils en vain. Tout est brulé », souligne un curieux dans la foule. Difficile d’arracher un mot d’un propriétaire. Les visages reflétaient la colère et la pitié avec des yeux hagards. « C’est difficile », lance l’un, d’une voix peu audible. « C’est la vie de plusieurs familles qui s’écroulent comme ça. Il faudra encore tout recommencer. C’est vraiment compliqué de vivre un tel désastre », pleure Anne Ngo, cadre dans une banque de passage.
Sur les lieux, le mystère sur l’origine du feu fait écho. Un indice revient à chaque fois sur les lèvres : un court-circuit. Les éléments avancés pour justifier cette idée est la présence sur le trottoir des fils, et les poteaux électriques rongés par la fureur des flammes. Elvis Onana, habitant du quartier, est péremptoire sur la question : « Il ne fait l’ombre d’aucun doute. C’est un court-circuit au niveau de la haute tension qui a provoqué le feu. Avec l’aide du vent, les flammes se sont propagées avec une grande vitesse. Les canapés prennent feu facilement ; n’en parlons plus des futs en plastique ». Si cette thèse est corroborée par plusieurs personnes, certains évoquent plutôt une main criminelle. « Comment le feu peut juste circonscrire cet endroit. Si le feu provenait d’un court-circuit comme disent certains, les dégâts devaient être plus importants », tonne Albert Eloundou.
Ce drame survenu vers 3h du matin, selon certains riverains, a plongé une bonne partie du quartier Messassi dans le noir. « C’est justement pour cette raison qu’on n’a pas d’électricité à Ndjon-Assi depuis le matin. C’est terrible. Avec le problème d’énergie dans ce quartier, c’est parti pour au moins un mois encore dans le noir. Eneo doit vite se déployer sur le terrain pour essayer de rétablir la situation », espère Felix Awoumou, riverain. Dans cet environnement où les spéculations vont bon train au sujet des origines du feu, les tenanciers de ces espaces marchands sont inconsolable