Plus de 400 employés de Bolloré Africa Logistics ont été licenciés par la haute hiérarchie de cette société à leur demande. Les 407 salariés concernés par cette mesure ont dû suspendre le mouvement d’humeur qu’ils observaient depuis le début du mois de février devant la direction générale de l’entreprise à Douala-Bonanjo. Sans doute pour s’en remettre à l’arbitrage du ministère du Travail et de la Sécurité sociale. Le 02 février dernier, un des manifestants, qui a requis l’anonymat, a déclaré avoir refusé d’accuser réception de sa lettre de licenciement qui venait de lui être notifiée par un huissier de justice. Jusqu’à hier, il était toujours campé sur sa position. Au moment où nous le rencontrons, il est tout de noir vêtu comme ses autres collègues enrôlés dans la manifestation. « Lundi, on nous a signifié l’interdiction d’accès dans l’enceinte de l’entreprise. Je suis allé à la banque et j’ai constaté qu’ils avaient déjà viré tous mes droits », a-t-il ajouté.
Le mouvement d’humeur des 407 travailleurs, fait suite à la cession depuis le 21 décembre 2022 de 100% de Bolloré Africa Logistics au Groupe suisse MSC. La cession concerne l’ensemble des activités de transport et de logistique du Groupe Bolloré en Afrique et plus précisément au Cameroun. Suite à ladite cession, 407 employés conseillés par les délégués du personnel ont manifesté leur souhait de ne pas continuer l’aventure avec le Groupe MSC. Pour ce faire, ils vont adresser à l’inspection du Travail et de la Sécurité sociale du Littoral, chacun individuellement, un courrier dont la teneur se résume comme suit : « Madame la Déléguée, relativement au projet de cession de 100% des actifs de Bolloré Logistics au Groupe MSC et en respect des dispositions pertinentes de l’article 42 du code du travail camerounais en son alinéa 1 (b), j’ai le respectueux honneur de vous exprimer mon souhait d’être licencié avant la modification de la situation juridique de l’employeur ».
Après avoir pris connaissance de la requête des 407 candidats au départ volontaire, la déléguée régionale, Christel Sonia Etoundi Bekono adresse à son tour, le 24 janvier 2023, une lettre au directeur général de Bolloré Transport & Logistics Cameroun. « Certains employés des sociétés Bolloré Transport & Logistics Cameroun et Socopao m’ont saisie, exprimant ainsi le souhait de voir liquider leurs droits, suite à la cession d’actifs au Groupe MSC. Je vous saurai gré de toutes les dispositions que vous voudrez bien prendre en vue du respect strict et scrupuleux des dispositions légales et réglementaires y relatives », a-t-elle écrit. Le 26 janvier 2023, elle revient à la charge dans un autre courrier en transmettant la liste des 407 salariés qui ont exprimé le souhait d’être licenciés. Lire aussi