Elsa Kane
Disponible le 3 avril sur les plateformes de streaming, l’opus est un concentré de sonorités chantées par une voix prometteuse. Le makossa est son rythme de prédilection.
Alexandra Seppo marque une étape importante dans la professionnalisation de son art. Après Douala le 27 mars, la chanteuse a tenu à présenter son premier né : « Seppo » au public, aux journalistes et critiques d’art de la cité Capitale. Le 30 mars au Centre culturel Ubuntu à Yaoundé, la dégustation de sa galette musicale s’est révélée savoureuse. La chanteuse a surpris plus d’un par la qualité des compositions et la diversité des thèmes développés dans son projet. Deux années ont été consacrées à sa maturation. « Je l’ai intitulé Seppo parce que dans chaque chanson, il y a une partie de moi. J’ai vécu chacune des histoires que je raconte d’une certaine manière », explique la jeune artiste.
« Seppo » est composé de 14 titres. Pour la chanteuse et son équipe managériale, ce n’est pas trop pour une débutante. Elle démontre son enthousiasme et son ambition pour la suite de sa carrière. Alexandra Seppo se construit un univers musical où le makossa, tout en étant le style musical de prédilection, cohabite avec l’amapiano. « Malgré mon ouverture aux autres sonorités, j’essaie de garder ma culture. Dans l’album, on retrouve également du R’n’B, du zouk mélangé au makossa. J’espère vraiment que cela va plaire au public ».
Sept chansons, soit la moitié des titres de « Seppo » sont des featuring. Elle a notamment fait appel à Ben Decca, Mimie, Asaba, Hen’s, Kocee, Cysoul et Philbill. Elle assure qu’il ne s’agit pas du marketing mais d’un choix artistique bien pensé. « Je considère que je viens d’arriver dans un territoire et pour l’installer, j’ai besoin de la bénédiction des aînés, de ceux qui sont là. Ce n’est pas pour du marketing. J’avais besoin pour mon premier album de travailler avec des aînés, des personnes certifiées », dit-elle.
Ces collaborations donnent un cachet particulier à l’album dans lequel on retrouve également les traces de jeu de guitare de Toto Guillaume, un des papes du makossa.Il intervient notamment sur le titre » Mba Na Na É ». » Je suis allée vers lui et je lui ai demandé de m’aider à exprimer quelque chose de particulier dans cette chanson. Elle parle d’une femme qui réclame l’attention de son époux », raconte l’artiste. L’album se révèle être très dansant. Interprété avec Kocee, » Gingembre » a été très apprécié pendant la session d’écoute pour sa belle variété dans la composition.
« Au départ, j’avais prévu chanter seule sur ce titre. Mais après l’avoir écouté, Kocee m’a dit : j’adore cette chanson, je veux poser ma voix dessus. », révèle Alexandra Seppo qui souligne qu’à la base, son album est balayé par une sorte de tristesse. Elle parle de la vie après la perte d’un être cher, des tourments d’une femme cocue.
« Ce n’est pas un hasard si j’ai mis le titre Espoir au début de l’album et une version acoustique à la fin. Mon album va a plus dans le sens de tristesse. Je parle de déception, de la perte d’un être cher, etc. Dans cette chanson par exemple, il est question d’une femme dont le mari est un infidèle notoire, mais elle garde espoir qu’il changera », précise la jeune pépite révélé grâce à des samples de makossa sur Facebook. Avec cet album de 14 titres, Alexandra Seppo a démontré qu’elle n’est pas un phénomène des réseaux sociaux mais un talent en devenir.
