L’assurance a été donnée le 26 novembre 2024, par le Directeur des élections, Erik Essousse lors de la 2e édition de la plateforme nationale de concertation permanente entre Elecam et les autres acteurs du processus électoral.
Le code électoral camerounais est loin de faire l’unanimité. Pour de nombreux acteurs politiques, il ne garantit pas les élections ‘’libres et transparentes’’ au regard de certaines dispositions. En effet, ils sont nombreux à appeler à sa modification avant les prochaines échéances électorales. Cette demande n’a pas encore trouvé un écho favorable auprès des faiseurs de lois. Mais, les Camerounais sont mobilisés pour jouer leur rôle lors des échéances à venir. L’engouement observé à travers le pays lors des dernières révisions de la liste électorale en dit long.
La question des empreintes
Sauf que, l’organe en charge de l’organisation des élections, Elecam, avait rencontré des problèmes matériels lors du processus. La question des empreintes a fait florès et le président du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (Mrc), Maurice Kamto, était monté au créneau en son temps. Il n’était surtout pas question de voir des électeurs être exclus du fichier électoral faute d’empreintes parce que cela ne relevait pas de leur fait, indiquait déjà un acteur politique. Le directeur général des élections, Erik Essousse, est revenu sur cette question qui a tenu en haleine la classe politique ces dernières semaines. C’était le 26 novembre 2024, lors de la 2e édition de la plateforme nationale de concertation permanente entre Elecam et les autres acteurs du processus électorale. « Dans le cadre de la révision des listes 2024, nous avons fait face à des difficultés liées aux inscriptions… En termes de conséquences, il nous a été donné de constater dans le cadre du traitement des fichiers, que certains citoyens régulièrement inscrits avaient des problèmes d’empreintes. Après analyse approfondie de cette situation, tout est rentré dans l’ordre et ils seront dans la liste définitive le 30 décembre 2024 ». Cette déclaration a rassuré plus d’un. Mais certaines questions restent sans réponses.
Pour l’honorable Koupit Adamou, il est question d’aller aux élections avec la confiance entre les différents acteurs pour des électeurs libres et pacifiques. « Nous pensons à l’incident que tout le monde a décrié s’agissant des noms qu’on n’aura pas trouvé sur les listes du fait de l’absence d’empreinte. C’est l’opportunité pour nous de faire comprendre à Elecam la nécessité de revoir quelques articles du code électoral. Il faut une disposition dans le code électoral pour que le vote soit obligatoire. Nous pensons également à l’instauration du bulletin unique pour éviter l’achat de conscience qui est une technique de fraude pratiquée dans notre système électoral ; la considération de tous les PV comme étant valides ». Le thème de cette 2e édition, « Le dialogue électoral pacifique pilier de la gouvernance démocratique », était éloquent. Les différents acteurs veulent voir les règles acceptées par tous pour un climat apaisé avant et pendant les élections. Le Président du Conseil Électoral, Dr Enow Abrams Egbe, a relevé la recrudescence des fausses informations. Selon lui, elles tendent à compromettre la crédibilité et la transparence électorale : « L’absence du consensus entre les acteurs politiques et l’insuffisance de l’éducation électorale des citoyens sur leurs droits, devoirs et responsabilités civiques constituent autant de facteur qui méritent une attention particulière ». Ces assises ont vu la participation de plusieurs leaders de partis politiques et de la société civile parmi lesquels Abakar Ahamat, auteur de l’ouvrage : « Fraude électorale : stratégie d’une victoire insipide ».
La modification du code électoral
Au 1er janvier 2024, le fichier électoral toiletté était constitué de 7,361,875 électeurs, dont 3,429,025 femmes, 2,457,838 jeunes de 20 à 35 ans et 32,197 personnes vivant avec un handicap. Au 31 août 2024, c’est-à-dire à la clôture des inscriptions, 755 085 nouvelles inscriptions brutes ont été enregistrées ; soit une augmentation de 386 966 par rapport à la même période en 2023. Parmi ces inscrits, nous comptons 300 815 femmes, 489 869 jeunes et 654 personnes vivant avec un handicap. Parallèlement aux inscriptions, 28 503 fiches de radiation, 492 fiches de modification et plus de 33 000 fiches de transfert ont été collectées. Au terme des traitements appropriés, (suppression des doublons, des décès, des condamnés et sous réserve de la prise en compte des réclamations issues de la publication des listes électorales provisoires) le fichier électoral toiletté à date est de 7 739 817, soit une augmentation de 377 942 nouveaux électeurs. Ce fichier comprend 3 591 995 femmes 2 557 330 jeunes de 20 à 35 ans et 33 835 personnes vivant avec un handicap. Ces chiffres ont été présentés par le directeur général des élections, Erik Essousse. La liste électorale nationale sera publiée au plus tard le 30 décembre selon l’article 80 du code électoral.