Dans un rapport du Comité des Nations-Unies contre la torture six pays ont été classés.
Selon un classement du Comité des Nations-Unies contre la torture, le Cameroun est classé parmi les pays six pays du monde où sévissent les actes de torture. Dans un communiqué de presse publié le 24 novembre 2024 à Genève, six pays figurent dans ce classement. En Dehors du Cameroun qui est cité premier pays dans ce communiqué de presse, la Jordanie, le Koweit, la Namibie la Thaïlande et le Mongoli ont été cités.
S’agissant du Cameroun, le Comité de lutte contre la torture se dit préoccupé par la recrudescence des actes de violations des droits humains, de traitements cruels, inhumains et dégradants vis-à-vis des populations. Le comité s’inquiète des cas d’exécution sommaire, des disparitions forcés, des enlèvements des personnes victimes des arrestations arbitraires et détentions illégales des civils et leur jugement devant les tribunaux militaires ainsi que l’usage excessive de la force. Le cas du journaliste Samuel Wazizi décédé depuis 2020 entre les mains des forces de défense n’a toujours pas été élucidé. L’assassinat en janvier 2023 de Martinez Zogo, chef de chaîne de la radio Amplitude Fm sont quelques cas qui ont attiré l’attention du Comité des Nations-Unies contre la torture. Le Comité des Nations-Unies contre la torture relève dans son communiqué que ces actes de violations des droits de l’homme sont perpétrés en majorité par les éléments de forces de défense et de sécurité. Ces actes de torture que dénonce le Comité des Nations-Unies contre la torture se sont multipliés dans le cadre de la crise anglophone dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest ainsi que la crise sécuritaire dans la région de l’Extrême-Nord à cause de la secte Boko Haram. Ce classement du Comité de lutte contre la torture intervient quelques jours après l’examen de la situation des droits de l’homme au Cameroun devant le Comité des Nations-Unies contre la torture. Le 14 novembre 2024, la situation des droits de l’homme au Cameroun a fait l’objet d’un examen périodique par ce Comité.
Les recommandations formulées depuis plusieurs années à l’intention des autorités camerounaises pour prévenir les actes de torture n’ont toujours pas été implémentées.
Le Cameroun est parmi les pays ayant ratifié la Convention des Nations-Unies contre la torture. En ratifiant cette convention, le pays s’est engagé à prévenir les actes de torture, à ouvrir de manière systématique les enquêtes dénonçant les actes de torture, à poursuivre les auteurs. Avec cette convention, le pays s’est également engagé à ce que les personnes victimes des actes de torture puissent avoir réparation du préjudice subi.
Ces différents engagements pris par le Cameroun à travers la Convention contre la torture n’ont véritablement pas un impact selon Cyrille Rolande Bechon, directrice de l’Ong Nouveaux droits de l’homme : « Les actes de torture se multiplient dans notre pays parce que les coupables bénéficient d’une impunité. On a l’impression que les enquêtes judiciaires sont ouvertes lorsqu’il y a une pression populaire et ces enquêtes judiciaires ou administratives n’aboutissent jamais à la poursuite des auteurs. Le cas de l’artiste Longuè Longuè est d’actualité. En ce qui concerne ce cas, une enquête a été annoncée et les résultats sont toujours attendus ».