La plateforme « Tournons la page » se dit préoccupée du contexte socio-politique 13 mois avant les élections présidentielles. Lequel contexte est marqué par un flou sur le mécanisme de succession et l’alternance démocratique.
Les élections présidentielles de 2025 au Cameroun suscitent un vif intérêt sur l’ensemble du territoire national. L’engouement des inscriptions sur les listes électorales entre janvier et août 2024, la mobilisation des partis politiques pour une probable candidature unique de l’opposition sont quelques éléments qui justifient cet engouement. Entretemps, le contexte socio-politique reste tendu et marqué notamment avec les crises sécuritaires dans certaines régions, les menaces de libertés individuelles et libertés d’association, l’interdiction manifeste des partis politiques d’opposition à s’organiser et une crise de mal gouvernance enregistrée au niveau du gouvernement avec les batailles au tour des « Hautes instructions ». Ces différents éléments sont de nature à porter atteinte à la cohésion pacifique, au développement du Cameroun et portent atteinte à l’image du pays au niveau international. Jean Marc Bikoko, acteur de la société civile et coordonnateur de la plateforme « Tournons la page Cameroun », estime pour sa part que le Cameroun est devenu la risée du monde dans tous les domaines que ce soit en politique, en sport et notamment dans le secteur du respect et de la promotion des droits de l’homme.
Compte tenu de ce tableau noir, plusieurs organisations de la société civile estiment que cette élection présidentielle devrait permettre aux Camerounais de faire un diagnostic de la situation et opter pour une alternance démocratique dans ce pays qui est dirigé depuis 42 ans par Paul Biya. C’est le constat fait ce 15 septembre 2024 par trois organisations de la société civile camerounaise que sont Dynamique citoyenne, la Centrale syndicale du secteur public et la plateforme « Tournons la page Cameroun ». C’était dans le cadre de la célébration de la journée internationale de la démocratie commémorée chaque 15 septembre.
Le thème choisi pour la célébration de cette journée international était : « Echéances électorales 2025 au Cameroun : l’alternance démocratique est-elle possible ? » La Coalition des trois organisations de la société civile fait le constat selon lequel les élections présidentielles de 2025 ne garantissent pas une alternance au pouvoir : « Il est clair pour tous que dans le contexte actuel, le pouvoir en place qui dispose de tous les moyens pour décider, organisera les différentes élections en fonction du calendrier du chef suprême et comme il l’entend. Et les résultats ne seront qu’en faveur du parti au pouvoir », ajoute Jean Marc Bikoko.
Face à ce constat, la société civile milite pour la réforme nécessaire des institutions, lesquelles doivent garantir une séparation des pouvoirs, la révision du Code électoral, la redéfinition des missions d’Elecam.