Les résultats ont été présentés le 12 septembre dernier à Yaoundé. Ils mettent en exergue les forces et faiblesses des textes régionaux et internationaux sur les dispositions à prendre pour ces personnes.
Le Cameroun accueille un nombre important de réfugiés et de demandeurs d’asile principalement en provenance du Nigeria, de la République Centrafricaine et du Tchad. Selon les données récentes du Haut-Commissariat des réfugiés, l’on dénombre environ 353.000 personnes réfugiées au Cameroun en 2024. La protection de ces réfugiés et la garantie de leurs droits fondamentaux sont des enjeux majeurs pour le programme d’Action contre la faim au Cameroun. C’est dans ce contexte d’action que l’étude sur le cadre légal relatif aux droits et devoirs des réfugiés et demandeurs d’asile au Cameroun a été menée en 2023. Ladite étude a été principalement réalisée dans les régions de l’Est et de l’Adamaoua et vise à mieux comprendre le dispositif législatif en vigueur et son application sur le terrain. Elle s’inscrit dans le cadre du programme transfrontalier de promotion des solutions durables aux situations de déplacements au Cameroun et en République Centrafricaine financé par l’Union européenne. Programme qui vise à renforcer l’accès aux droits, le bien-être socio-économique et l’autonomisation des réfugiés ; des personnes déplacées et des communautés dans les zones frontalières du Cameroun et de la République Centrafricaine. « Le Cameroun est un pays d’accueil. L’étude faite permet de comprendre les instruments juridiques et nationaux mais également des droits et devoirs de ces réfugiés dans le but d’améliorer les zones d’ombres et de les appliquer sur le terrain », confie Gratien Nendaka, coordonnateur du programme.
Les résultats de cette étude ont été présentés le 12 septembre dernier à Yaoundé. De celle-ci, il ressort que le problème majeur de ces personnes est le manque de ressources financières. « Si on a les ressources, on peut avoir accès à l’éducation, à la santé. On peut jouir d’un certain nombre de droits qui leur sont reconnus par leur statut de réfugiés. Or, faute d’avoir ces ressources là, ils sont confrontés à l’accès à l’éducation et aux soins de santé », explique Marielle Kolokosso, auteure de cette étude. Et d’ajouter : « Mais à côté de cela, les réfugiés ont des problèmes notamment en ce qui concerne l’obtention des cartes d’identification pour se déplacer. Pour jouir de leur droit à la circulation, ils ont besoin d’avoir les cartes. Le Cameroun a entrepris de produire il y a quelques mois, cinq mille cartes environ aux réfugiés de la région de l’Est ». Dans le but de contribuer efficacement à l’amélioration du cadre juridique des personnes réfugiés et des demandeurs d’asile au Cameroun, Marielle Kolokosso a fait des recommandations d’ordres opérationnel et stratégique au terme de son étude. Nous avons entre autres, l’amélioration de l’accès des réfugiés aux écoles notamment les établissements d’enseignements secondaires ; réfléchir sur la mise en place d’alternatives au camp de réfugiés en les localisant à l’intérieur du pays ; adresser une requête à l’Etat pour l’augmentation de la validité de la carte de réfugiés et appuyer l’Etat dans la ratification des conventions. Et Aaussi appuyer l’Etat pour la mise sur pied d’un organe central qui aura la charge de la coordination de la réponse.