Une correspondance du ministre des Finances datée du 15 juillet dernier, adressée à son collègue des Sports, indique clairement que celui à qui il est demandé d’attribuer le matricule budgétaire n’a pas cette qualité.
L’on s’étonnait depuis de quel pouvoir Bello Bourdane dispose-t-il pour exhiber une qualité de président de la Fédération camerounaise de football (Fécavolley). Son imposture a été de nouveau mise à nue par une correspondance du ministre des Finances, Louis Paul Motaze datée du 15 juillet 2024, adressée au ministre des Sports, le Pr Narcisse Mouelle Kombi. L’objet de celle-ci porte sur « Attribution d’un matricule budgétaire à la Fédération camerounaise de volleyball », en citant la référence d’une demande du ministre des Sports dans une correspondance 2023-0924/L/MINSEP/CAB du 18 juillet 2023. « Conformément aux documents de justice en possession de mes services techniques, il ne m’est pas possible de donner une suite à votre demande d’attribution d’un matricule budgétaire à monsieur Bello Bourdanne en qualité de président de la Fédération camerounaise de volleyball », écrit Louis Paul Motaze. Copie de ladite correspondance est adressée au ministre d’Etat, Secrétaire général à la présidence de la République (SGPR) et Secrétaire général des services du Premier ministre (SG/PM). Une réponse qui arrive presque un an après le vœu exprimé par le ministre des Sports.
Parlant de « documents de justice » en possession des services techniques du ministère des Finances, l’on doit évoquer le dernier à savoir l’Ordonnance de la Cour Suprême du 23 février dernier, sifflant la fin du match entre Julien Serge Abouem et Bello Bourdane, au sujet de la présidence de la Fécavolley. Une Ordonnance cassant un arrêt de la Cour d’Appel du Centre du 22 septembre 2023, qui remettait en cause l’Ordonnance de Référé du Tribunal de Grande instance du Mfoundi du 7 février 2023, suspendant la convocation de l’Assemblée générale extraordinaire des 2/3 des membres de la Fécavolley du 3 janvier 2023, par Matip Elias. Il s’agit d’une Ordonnance de la Cour Suprême faisant suite à la requête de Julien Serge Abouem. « Déclarons régulière et recevable en la forme la requête dont il s’agit ; au fond, ordonnons jusqu’à l’issue du pourvoi la suspension de l’exécution de l’arrêt n°679/REF rendu le 22 septembre 2023 par la cour d’Appel du Centre à Yaoundé ; Disons que notre Ordonnance sera exécutoire sur minute, dès notification et avant enregistrement », écrivait le Premier Président de la Cour Suprême, Daniel Mekobe Sone.
Cette Ordonnance fait suite à l’incompréhensible Arrêt de la cour d’appel du Centre non-convainquant, avec des insuffisances. « L’Arrêt querellé pose des problèmes juridiques complexes qui ne peuvent être dénoués qu’à l’examen des moyens du pourvoi ; que toute exécution en l’état dudit arrêt est imprudente et inopportune ; que pour éviter tout risque de compromettre les droits d’une partie de manière irrémédiable, il y a lieu de faire droit à la mesure sollicitée », explique l’Ordonnance.
Il est alors clair que l’Assemblée Générale des 2/3 organisée par Matip Elias le 3 janvier 2023 reste suspendue. L’exécutif dirigé par Bello Bourdane n’existant plus jusqu’à ce que la justice se prononce dans le Fond. Ce qui revient à dire que Julien Serge Abouem, élu à la suite d’un processus électoral conforme aux textes nationaux et internationaux, le 4 février 2023 est le président légal et légitime de la Fécavolley. Déjà, le budget attribué à Julien Serge Abouem pour la gestion et l’organisation de la dernière Can de volleyball dames au Cameroun indiquait le sens du curseur orienté par l’Etat du Cameroun. L’Ordonnance de la Cour Suprême avait ainsi confirmé qui est le véritable président de cette Fédération. La correspondance de Louis Paul Motaze du 15 juillet 2024 est venue remettre simplement une couche, au moment où Bello Bourdane organise les finales de la Coupe du Cameroun de volleyball en dames et messieurs le week-end prochain à Yaoundé.