Ecartelés entre enlèvements des populations par les rebelles « ambazoniens », confrontations entre militants de différents bords politiques, inondation des tracts, les populations prennent peur.
Le 17 juillet 2024, le gouverneur de la région de l’Ouest, Awa Fonka Augustine, a appelé l’attention de ses collaborateurs en charge des questions de sécurité et le préfet du département du Noun sur l’impact des tracts en circulation dans cette unité administrative, lesquels véhiculent des intimidations et menaces de toutes sortes contre des chefs traditionnels et certains opérateurs économiques. Il leur instruit de prendre des mesures urgentes pour rassurer les populations qui ont peur. Notamment d’identifier les auteurs des tracts, pour les traduire devant les juridictions compétentes pour jugement. Le Noun a connu, ces derniers jours, des batailles rangées autour des inscriptions sur les listes électorales. Entre autres, des citoyens présentés comme militants de l’Udc (Union démocratique du Cameroun, parti du feu Dr Adamou Ndam Njoya, fortement implanté ici) contestent la manière dont des « élites » proches du Rdpc (en quête de victoire électorale) procèdent pour enrôler les futurs électeurs. A plusieurs reprises, du matériel d’Elecam emprunté hors de ce département a été séquestré.
Il faut désormais compter avec les incursions récurrentes des miliciens ambazoniens, qui accroissent la panique. Récemment des hommes armés ont fait irruption dans la localité de Foyett, située à 20km de la frontière avec le Nord-Ouest. L’on se demande toujours comment ils ont procédé pour échapper à la vigilance des forces de défense et de sécurité, et se retrouver là, à tirer aveuglement en l’air ou sur des innocents et kidnapper certains. Ils ont laissé deux morts et de nombreux blessés sur le carreau. Cela, alors qu’on n’avait pas encore oublié leurs descentes punitives à Mabouo par Njimom, Nnitapon par Kouoptamo, ou Koutoupit à Bangourain. Spectacle courant : une bande armée descend au village, à la tombée du soir ou au petit matin, tire en l’air dans les rues et finit par faire des victimes. Des rançons exorbitantes sont exigées pour relaxer les otages, dans certains cas.