Aurélien Kanouo
Les sportifs de cette région sont ainsi allés à ce lieu mythique et mystique pour communier avec la nature lors de la 3ème journée populaire entre Bafoussam dans la Mifi et Baham dans les Hauts-Plateaux.
Convaincue d’avoir rencontré son dieu, Odette Magné, avec un papier à la main droite, la tête courbée, ramasse de la terre avec la main gauche en formulant des prières. Les vœux de dame, membre de la Ligue régionale de Sport pour tous de l’Ouest a la foi de recevoir des bénédictions à la fois elle et pour sa famille. Des bénédictions qui lui seront accordées par la grotte de Fovu à Baham dans le département des Hauts-Plateaux à l’Ouest. Elle se ressource ainsi sous un rocher après avoir parcouru 21Km entre la Place des fêtes de Bafoussam et ce lieu sacré, un espace cultuel, culturel et touristique, le dimanche 21 juillet dernier. Cette 3ème journée populaire de sport pour tous a regroupé 832 participants venus des départements de cette circonscription sportive, selon les statistiques présentées par Pascal Blaise Talla, président régional de cette Ligue.
Une fois dans ce lieu mystique et mythique, Odette Magné contemple la nature et formule des prières pour le bonheur des siens. « J’ai demandé ma bénédiction ici. J’ai demandé aux dieux de Fovu d’ouvrir des voies pour moi, mes enfants et ma famille. Étant donné que je suis arrivée sur le lieu sacré, que tous les liens qui empêchent notre épanouissement soient déchainés. Le sorcier engagé à détruire mon avenir et celui des enfants, partira à partir de ce jour », confie-t-elle. Cette sportive précise que « cette terre sera bien gardée et partagée aux membres de la famille. Avant de la manger, nous allons frotter nos fronts avec une partie. J’ai rencontré mon dieu. J’ai pris ma bénédiction et celle de ma famille. Si je dors mal, je lèche cette terre. Si j’ai un souci, je lèche et la solution est trouvée ».
Comme elle, de nombreux randonneurs se sont servis de l’eau qui ruissèle des rochers pour le laver la face en signe de bénédictions. D’autres, à l’aide des bouteilles en ont puisé pour la famille. Sur ce site naturel, des rochers de tailles et formes diverses et variées font la fierté des différents visiteurs. De cette grotte est né le nom du club Fovu de Baham. Devenue un espace d’attraction, la grotte de Fovu attire des touristes locaux, nationaux et internationaux. « J’ai découvert ce site en 2021. Je suis revenu aujourd’hui avec mes deux garçons en séjour au Cameroun actuellement pour qu’ils puissent en bénéficier. C’est un miracle géologique. Nous sommes venus sur ce lieu sacré pour les locaux », confie Elise, touriste. Sur des rochers ou au sol, de l’huile, du sel et des noix de cola sont visibles sur tout le parcours du site. Des femmes venues de certaines localités du département des Haut-Plateaux avec des poules ou des poussins sont présentes. Chacune à la quête des solutions aux problèmes spécifiques. Selon les explications de Jean Bernard Nguifing, guide, des trous présents sur un rocher témoignent de ce que c’est en ce lieu qu’on produisait des étincelles et pour aiguiser les lances.
Pour lui, ce lieu plein de symboles et d’histoires est destiné aux études anthropologiques. « En venant ici avec le jujube que vous aspergez, vous buvez de l’eau, puis vous demandez votre bénédiction », précise le guide. Il ajoute que « Fovu veut dire cacher sous des pierres ». Donald Nbiengen, 1er adjoint au Maire de Baham, par ailleurs membre de la Ligue régionale de Sport pour tous de l’Ouest précise que « franchir 21 Km et visiter un lieu touristique comme Fovu, c’est vivre des moments inouïs. Non seulement nous avons fait du sport mais également, nous sommes allés dans ce lieu où les gens viennent puiser des bénédictions. Il a sauvé beaucoup de gens. Il y a des femmes qui ont participé et si elles avaient des problèmes de conception, il y a de fortes chances qu’elles fassent des jumeaux ». Une journée populaire réussie si l’on s’en tient aux déclarations de Pascal Blaise Talla, président de cette Ligue. « Nous sommes venus entrer en communion intense avec la nature. Nous sommes venus auprès de nos aïeux pour nous ressourcer et demander la bénédiction. Nous avons découvert ce lieu sacré avec ce beau monde. Malgré les escarpements que nous venons de traverser, personne n’a heurté le pied ».
