
Les différentes administrations publiques s’impliquent dans le cadre de la riposte contre cette maladie. Le cadre national multisectoriel vient d’être mis en place.
Le paludisme reste l’une des premières causes de mortalité chez les enfants de 0 à cinq ans. C’est aussi la principale cause de l’absentéisme en milieu scolaire et en milieu professionnel. Le Cameroun figure toujours parmi les 11 pays de l’Afrique subsaharien toujours impacté par cette maladie. En 2022, le Programme national de lutte contre le Paludisme (PNLP) a recensé 3.327.381 cas de paludisme soit 29,6% de toutes les consultations et environ 50% des causes d’hospitalisation. Toujours en 2022, plus de 4000 décès liés au paludisme ont été enregistrés dans les formations sanitaires. La lutte contre cette maladie ne doit plus être considérée comme une affaire exclusive du ministère de la Santé publique, étant donné que l’objectif pour le Cameroun est de tendre vers l’éradication totale de cette maladie d’ici 2030. Compte tenu de cet objectif, une réponse nationale globale intégrant toutes les administrations publiques et privées s’impose. D’où la mise en place du cadre national multisectoriel de lutte contre le paludisme au Cameroun. Parmi les 11 pays subsahariens les plus touchés par cette maladie, le Cameroun devient le premier pays à adopter pour la période 2024-2028, un cadre national multisectoriel de lutte contre le paludisme.
Dans ce souci de s’imprégner de ce cadre national multisectoriel pour la lutte contre le paludisme au Cameroun, un déjeuner de travail a réuni ce 18 juillet 2024 à Yaoundé plusieurs secrétaires généraux des ministères. Cette rencontre organisée par le ministère de la Santé publique, en collaboration avec le Programme national de lutte contre le paludisme et l’Ong Impact Santé Afrique avait pour objectif de faire en sorte que les différents ministères puissent s’approprier de ce cadre pour son implémentation. Le cadre multisectoriel vise à renforcer l’engagement politique au niveau national et au niveau communautaire, il vise également à l’utilisation des informations stratégiques de qualité pour guider la prise de décision et d’action. Ce document entend renforcer la coordination de la réponse nationale.
Dans le cadre de l’élaboration du cadre national multisectoriel de lutte contre le paludisme, tous les ministères ont été impliqués : « Le ministère de l’Education de base par exemple doit s’impliquer dans la lutte contre le paludisme en mettant en place les programmes scolaires basés sur la sensibilisation des élèves et les pratiques essentielles à mettre en place pour lutter contre cette maladie. Le ministère de l’Habitat et du Développement urbain, a également un grand rôle à jouer en ce qui concerne l’aménagement des quartiers et l’intensification des campagnes d’hygiène et de salubrité », explique Dr Hamida Yacoubou, cadre au ministère de la Santé publique. Avec le cadre national multisectoriel de lutte contre le paludisme, il est question de mettre en place une politique en vue de mobiliser les financements afin de lutter de manière efficace contre la maladie.