Les obsèques de l’ancien footballeur international camerounais, Landry Joël Nguemo Tsafack ont eu lieu en présence des hautes personnalités de la République, de ses amis et coéquipiers, le 17 août 2024 dans le chef-lieu du département de la Menoua, région de l’Ouest.
Il y a des évènements qui passent, comme ces obsèques grandioses de Landry Nguemo, l’ancien Lion Indomptable, ayant trouvé la mort dans un accident tragique de la circulation le 27 juillet dernier, sur la Nationale numéro 4, vers Efok, alors qu’il se rendait à Yaoundé, au départ de Dschang. Mais, il y a des clichés et des images qui restent gravés dans les mémoires. Rarement, la ville de Dschang n’a été aussi secouée par les obsèques d’un de ses fils. La place des Fêtes de la ville de Dschang prise d’assaut par près de 5000 âmes, venues témoigner leur affection à l’occasion des cérémonies marquant les obsèques de l’ancien Lion Indomptable. Nous sommes bien le samedi, 17 août 2014. Déjà la veille, la ville a connu une effervescence particulière après la levée de corps, avec le tour de ville effectué le grand axe de la ville. Un moment assez particulier à Dschang, avec des présences importantes. De Jean De Dieu Momo, ministre de la République aux amis du défunts venus de toutes parts, du pays et d’Europe, en passant par le représentant du ministre des Sports, Eric Binfon, conseiller technique n°1, les autorités administratives, dont Naseri Paul Bea, le gouverneur du Centre, des chefs traditionnels, le secrétaire général de la Fécafoot, représentant son président et surtout des anciens Lions Indomptables. Au rang de ceux-ci Rigobert Song, Gérémi Sorel Njitap, Alexandre Song, Léandre Tawamba, Dany Achille Nounkeu, Aurélien Chedjou, Emmanuel Maboang Kessack, Bernard Tchoutang, Pierre Achille Webo. Des personnalités de tous bords venues témoigner de leur compassion à l’occasion de ces obsèques.
Chevalier de l’Ordre du mérite camerounais, à titre posthume
Au milieu de l’esplanade, un grand chapiteau au décor attrayant, mais teinté de tristesse de par les gerbes de fleurs qui l’entouraient, avec, à l’intérieur, un cercueil contenant la dépouille de Landry Nguemo, grandement couvert d’un linceul en Ndop, le tissu traditionnel de la région de l’Ouest. Ce Ndop qui sera ôté de ce cercueil pour laisser place au drapeau de la République. Des honneurs militaires ont été rendus suivis d’une décoration. « Monsieur Nguemo Tsafack Joël Landry. Au nom du président de la République, et en vertu des pouvoirs qui nous sont conférés, nous vous faisons Chevalier de l’Ordre du mérite camerounais, à titre posthume », déclare le préfet du département de la Menoua, posant la médaille sur le cercueil.
Au rang des clichés sonores l’homélie du Curé co-célébrant, parmi le parterre de prêtres. « Jetons un regard sur la vie courte de notre frère Landry, qui part à 39 ans. Nous disons merci et nous nous ouvrons à l’espérance. Merci à Dieu pour la vie qu’il lui avait donnée (…) Merci pour tout ce qu’il a pu faire avec son intelligence, avec son cœur. Et surtout avec ses pieds dans notre équipe nationale de football, les Lions Indomptables, pour défendre la patrie. La présence de ce parterre d’autorités à ces obsèques de Landry, n’est-elle pas un hommage ? Une reconnaissance de la patrie pour tout ce que Landry a fait sur tous les stades de football, avec ses coéquipiers Lions Indomptables, pour défendre la nation. Oui. Merci à Dieu pour tout ce que Landry a reçu et tout ce qu’il a donné », a-t-il indiqué. Les témoignages des parents, amis et proches ont suscité une attention particulière et parfois de l’émotion.
Le projet d’ouvrir une salle de sport pour personnes âgées
« La première qualité qu’il avait, était la discipline de travail. Sans la discipline et le travail, il n’aurait pas réussi à devenir joueur professionnel. Il a développé cette attitude et ça lui a permis d’aller loin. L’humilité et l’amour du prochain. Il était prêt à poser des questions pour en savoir plus. Il ne se disait jamais qu’il sait tout dans un domaine. Mais, il posait des questions pour prendre un avis (…) La dernière conversation que j’ai eue avec lui, à la veille de son décès, c’était à propos de la salle de sport qu’il voulait ouvrir. Il ciblait les personnes âgées pour leur maintien ; qu’il était bon que tous les jours, les personnes âgées aillent dans cette salle de sport se remettre en forme », a confié le chef de la famille maternelle du défunt.
Le passage des anciens Lions Indomptables a été un moment fort, avec la procession devant la dépouille et surtout le message porté par Gérémi Sorel Njitap, leur représentant et en sa qualité de président du Syndicat national des footballeurs camerounais (Synafoc). « Cher Landry, toute la famille sportive est représentée ici. Tes amis, tes coéquipiers, ta famille. C’est dur pour nous. Très dur. Landry, je garderai en toi l’image d’un homme affable, un homme humble, discipliné, qui est toujours à l’écoute, qui respecte ses aînés. En te rappelant auprès de lui sitôt, jeune, l’Eternel a estimé que ta mission était terminée. Nous, tes coéquipiers, tu resteras à jamais gravé dans nos mémoires. Landry, vas et repose en paix. Tout est vanité », a conclu Njitap. Et Alexandre Song de prendre la place au pupitre pour un témoignage émouvant, plein d’émotions, les yeux perdus derrières des lunettes fumées, mais avec des larmes perlant sur ses joues. Il avait une relation amicale particulière avec Landry Nguemo. Aurélien Chedjou lui aussi, sans prendre la parole, a surtout éclaté en en sanglots, lorsque le cercueil portant la dépouille de Landry Nguemo a été porté pour le tour d’honneur s’achevant dans le corbillard. L’inhumation dans la stricte intimité familiale s’en est suivie. « Jésus dans la Bible dit ceci : veillez car, vous ne savez ni le jour, ni l’heure. Oui. Le jour, le moment, le lieu et le comment de la mort reste un mystère », rappelait le prêtre célébrant. Et c’est ainsi que la terre de Foréké s’est refermée sur Landry Nguemo cet après-midi du 17 août 2024.
De retour de Dschang