Pendant son séjour à Garoua aux obsèques d’Issa Hayatou, le président de la Caf a invité Samuel Eto’o Fils, le président de la Fécafoot, à se mettre aux côtés du gouvernement camerounais à travers le ministre des Sports pour faire rayonner le football.
S’il y a un homme dont les gestes et faits étaient scrutés à Garoua le vendredi, 16 aout 2024, c’était bien Samuel Eto’o, le président de la Fédération camerounaise de football (Fécafoot). A l’aéroport international de Garoua, le président de la Fécafoot a été aperçu en compagnie de Gianni Infantino, le président de le Fifa, Patrice Motsepe, de la Caf avant la cérémonie officielle. Collé aux deux dirigeants du sport en Afrique et dans le monde, le président de la Fécafoot devrait accompagner bien ces hôtes durant leur séjour au Cameroun pour les obsèques d’Issa Hayatou, décédé à Paris le 8 août 2024.
De l’aéroport de Nsimalen à l’arrivée de la dépouille d’Issa Hayatou au Cameroun, Samuel Eto’o a voulu rendre service. Il sera d’abord rappelé à l’ordre par la famille du défunt quand il a voulu s’infiltrer en leur sein. Le ton a failli monter. Mais très rapidement le calme reviendra. A Garoua, Samuel Eto’o s’est fait gentil garçon, s’inclinant devant le ministre des Sports, ainsi que le gouverneur de la région du Nord au salon Vip. Chuchotant parfois à l’oreille de Gianni Infantino, et se retirant dans un huis-clos avec Patrice Motsepe. Evitant de croiser le regard du sénateur Seydou Mbombo Njoya, son prédécesseur et vice-président de la Caf. Le tout comme à son habitude dans un calme qui lui est propre.
Puis, son hommage éclair à Issa Hayatou. Les vieux démons du président de la Fécafoot vont se réveiller lorsqu’il est conduit par son chef de protocole, Etienne Tamo, à la tribune d’honneur. Malgré l’insistance des responsables du protocole du Minsep et des services du gouverneur de la région du Nord de ne pas installer Samuel Eto’o à la première rangée, après le maire de la ville de Garoua, il va opposer un refus catégorique à travers son chef de protocole. « Il est l’hôte de ces personnalités. Il doit être à côté du ministre », tente d’expliquer Etienne Tamo aux responsables du protocole. Il est installé finalement à la place du ministre d’Etat Bello Bouba Maigari. A l’arrivée du ministre du Tourisme et des Loisirs, Samuel Eto’o est contraint de se lever. Il est aussitôt renvoyé à l’arrière. Une place lui a été trouvée.
« A mon frère Samuel Eto’o, de travailler en synergie avec le gouvernement du Cameroun »
Dans sa prise de Parole, Patrice Motsepe, le président de la Caf va profiter de la tribune pour parler de la crise qui secoue le football camerounais. Dans un message plein d’apaisement, il va déclarer : « je demande à mon frère Samuel Eto’o de travailler en synergie avec le gouvernement du Cameroun et plus particulièrement le ministre des Sports pour le bonheur du football camerounais », a lancé Patrice Motsepe, sous le regard bien heureux du Pr Narcisse Mouelle Kombi. Les visages tristes et bien tendus des personnalités présentes aux obsèques d’Issa Hayatou, vont finalement laisser transparaitre le soulagement et la joie. Une autre élite de la ville parle de magie d’Issa Hayatou après les propos du président de la Caf sur le conflit entre le gouvernement et la Fécafoot de Samuel Eto’o. « C’est la magie d’Issa Hayatou, il transformait tout autour de lui. Qui l’eu crut que c’est ici, à Garoua que la sortie de crise sur la gestion du football camerounais allait avoir lieu », souligne un membre du gouvernement originaire de Garoua.
Une pétition pour faire baptiser le stade de Japoma à Douala au nom d’Issa Hayatou
A Garoua vendredi dernier, des jeunes sportifs ont lancé une pétition pour faire baptiser le stade de Japoma à Douala au nom d’Issa Hayatou, comme la reconnaissance de tout ce qu’il a fait pour le football camerounais et africain. Cette pétition portée par un ancien sportif, originaire de Bamako, venu spécialement pour les obsèques d’Issa Hayatou. Selon lui, dans les prochains jours, cette pétition qui doit être signée par au moins 100.000 jeunes sera envoyée au président de la République puis, aux dirigeants du football africain. « La pétition que nous avons lancée a été signée ici, à Garoua par environs 5000 jeunes. Nous allons continuer le travail dans d’autres villes du Cameroun, ensuite dans d’autres pays africains. Bref cette pétition doit être signée par les amoureux du football. L’objectif est de faire baptiser le stade Japoma à Douala au nom d’Issa Hayatou », a confié Ismaël Bah.
Author: Adorlac Lamissia
Adolarc Lamissia, est journaliste, spécialiste des questions politiques, de sécurité et de bonne gouvernance. La question de développement du Cameroun et de l’Afrique sont entre autres ses centres d’intérêts.
