
Le préavis de grève « Ecole morte » reste maintenu malgré quelques mesures prises par le gouvernement pour satisfaire les revendications des enseignants.
Dans un message-fax en circulation, le ministre du Travail et de la Sécurité sociale, Grégoire Owona invite les présidents des organisations syndicales exerçant dans le secteur privé de l’éducation à la signature de la Convention collective nationale de l’Enseignement privé. Si rien ne change, la cérémonie aura lieu dans la salle des conférences du Mintss, le jeudi 17 avril 2025 à 11h. Pour sa part, le ministre des Finances, Louis Paul Motaze, a publié une liste des enseignants qui bénéficient du paiement de certains arriérés, de la part de ses services. Conséquences sans doute de la dernière session du dialogue constructif, qui a récemment réuni le gouvernement représenté par sept ministres et divers représentants des syndicats d’enseignants. De quoi mettre le baume au cœur de quelques grincheux, qui envisagent de se remettre en grève, au retour des congés de Pâques, le 21 avril prochain.
Dans un appel à la vigilance, le mouvement Ots soutient le Collectif des organisations des enseignants du Cameroun (Corec) qui durcit le ton. Réagissant à l’apurement engagé de la « dette historique » des enseignants, le Corec relève que « le paiement des arriérés n’est pas une réponse aux revendications actuelles. (…) Les véritables enjeux sont structurels et non conjoncturels ». Aussi appelle-t-il à une mobilisation autour du préavis de grève. « Le Corec invite la communauté éducative, les organisations de la société civile, les médias et l’ensemble des citoyens à ne pas se laisser distraire par des communications qui, bien que traitant du légitime, pourraient occulter les véritables enjeux et l’urgence d’une réforme en profondeur. L’avenir de millions de jeunes Camerounais et le développement de notre Nation dépendent de notre capacité collective à exiger et obtenir cette transformation ». D’où la nécessité pour le gouvernement de s’atteler à résoudre leurs « six revendications » fondamentales. Déjà, tous se satisfont du dépôt dans les services du ministre de la Fonction publique d’une copie du Statut particulier consensuel des enseignants. « Il y a lieu d’espérer que l’enseignant camerounais verrait bientôt le bout du tunnel et qu’il cesserait enfin d’être cyniquement la risée et le clochard d’une société qu’il a pourtant bâtie avec abnégation, patriotisme, patience et loyauté », espère Ots.
S.M