Fin de la suspension : les anciens élèves et ceux qui frappent aux portes des lycées et collèges de la République peuvent dès ce lundi, 26 août 2024, s’inscrire dans leurs divers établissements. Une note du ministre des Enseignements secondaires lève l’interdiction de percevoir les frais et fixe les modalités de la nouvelle manière de fonctionner. « Les frais à payer concernent : toutes les contributions exigibles, les frais des examens et concours relevant du ministère des Enseignements secondaires », stipule le texte. Cette année, ce qui change, c’est l’entrée en compte du « matricule national », conçu a-t-on appris, pour assurer la maîtrise des effectifs. Chaque élève, son parent ou tuteur trouvera ce matricule sur la plateforme cartescolaire.cm ou auprès de son établissement. Il devra se rendre auprès des prestataires agréés que sont notamment Campost, Express Union, Mtn, Orange et Afriland First Bank, pour payer. « Les reçus émis par les opérateurs susnommés doivent être confirmés sur la plateforme cartescolaire.cm », souligne le communiqué.
Parce que l’expression « frais d’Apee » n’apparait pas explicitement dans le texte, certains disent qu’ils ont été supprimés. Depuis le 23 août 2024 donc, des articles inondent les réseaux sociaux, dont certains prétendument réalisés par la Crtv, qui confirment la « bonne nouvelle ». « Il s’agit d’une campagne de désinformation », tranche une source à la Division des affaires juridiques du Minesec. Certains feignent d’oublier les dernières déclarations publiques du ministre, sur les antennes de Crtv Tv. « Je ne suis pas là pour faire des déclarations. Je ne l’ai jamais déclaré. Je n’ai pas dit que les Apee vont disparaitre. (…) L’école ne peut vivre sans elles », avait-elle seriné. De plus, le texte qui régit les Apee dit que les contributions supposées volontaires des parents deviennent « exigibles » lorsque les montants ont été adoptés par les assemblées générales. « Toutes les contributions exigibles » incluraient donc aussi les frais d’Apee. Sauf qu’on ne les a jamais versés chez les opérateurs agréés.
Malaise
Une campagne tapageuse avait déjà été menée au mois de juillet dernier, autour de la suppression des frais d’Apee dans les lycées et collèges dès cette rentrée. Profitant de la volonté du ministre des Enseignements secondaires de sécuriser les ressources financières durant la période des vacances scolaires, par l’ordre donné via les Délégués régionaux aux chefs d’établissements publics de suspendre la perception de tout frais relatif à la scolarité des élèves pour l’année scolaire 2024/2025, des activistes étaient allés à voir les prémices de l’implémentation du transfert des compétences aux régions, en matière d’enseignement secondaire. Bien que les communiqués des Délégués régionaux ne fussent pas une nouveauté dans le fonctionnement de ces structures, il a servi de ferment à une bataille pour la suppression de ces frais, plafonnés à 25.000 Fcfa par le Minesec au cours d’une réunion de travail à Douala, mais jugés asphyxiants pour de nombreux parents.
L’on dit que Nalova Lyonga craignait notamment que certains proviseurs ne vident les caisses avant les mutations. « Avec les récentes nominations des chefs d’établissements et ce communiqué fixant au 26 août 2024 le début des inscriptions dans les lycées et collèges, le Minesec donne un peu plus de cohérence et de visibilité à son action. Les responsables des structures ne peuvent plus désormais avoir comme prétexte le siphonage des fonds par leurs prédécesseurs, pour s’engouffrer dans la brèche des détournements de fonds et de la mauvaise gestion. Chacun devra donc désormais assumer ses actes », analyse Augustin Ntchamande, Coordonnateur de l’Onaped, une association qui travaille pour l’éducation de qualité.