A trois jours de la fin du processus de renouvellement conformément à l’article 74 du code électoral, des jeunes et moins jeunes ne veulent pas rater le coche.
C’est finalement au quartier Nylon Bastos à Yaoundé qu’Alphonsine (prénom d’emprunt) s’est inscrite sur la liste électorale. Elle était accompagnée de son jeune frère. En moins de 45 minutes, ils ont été enrôlés après plusieurs tentatives infructueuses du côté de Dragage. Il y a encore quelques heures, le découragement se lisaient sur leurs visages. « Nous sommes allés au niveau de Dragage pendant deux jours pour nous inscrire sans succès. Aujourd’hui (hier), nous y étions. Et c’était le même désarroi. Il y avait un problème de machine. Nous sommes allés au niveau d’Elecam à la Province avant de revenir ici à Nylon. Une dame nous a demandé de venir ici », a-t-elle indiquée. Elle a requis l’anonymat. Comme eux, de nombreux autres jeunes et moins jeunes assis sous la tente aménagée pour les besoins de la cause, sont repartis avec leurs reçus en poche.
Il fallait surtout s’armer de patience. Avec une seule machine, le personnel d’Elecam en poste avait rodé le système d’enrôlement pour gagner en temps. Alphonsine veut participer activement aux prochaines échéances électorales. Car les deux prochaines années seront riches en scrutins. L’engouement est encore visible au niveau des différents points d’enregistrement dans le Mfoundi. Car ici, ça grouille de monde. « Je suis venu me faire enregistrer pour voter l’année prochaine. Le changement passe par le vote. Chaque citoyen doit prendre ses responsabilités pour l’avenir du pays. Certains disent que le vote ne sert à rien. Mais moi je pense qu’il faut s’inscrire et voter », a souligné Amadou Moussa. Pour Georges Mve, il y a encore beaucoup d’effort à faire pour amener les Camerounais à s’intéresser à la question électorale : « Je suis venu accompagner mon ami pour qu’il puisse s’inscrire. Mais je dois vous avouer que plusieurs sont sceptiques. A mon avis, on doit informatiser les votes pour un contrôle fiable. Car avec le digital, il y a une bonne traçabilité et ça limite les fraudes ».
Après le quartier Nylon Bastos, nous nous sommes rendus au lieudit dragage. Bien avant 15h30, le portail était déjà fermé. A la guérite, on nous a fait savoir que les inscriptions, pour ce qui est de la journée du 28 août, étaient terminées. « Pour le moment, on reçoit uniquement ceux qui sont déjà à l’intérieur. Il faut revenir demain entre 7H30 et 15H30 », a lancé une voix féminine. Dans la foulée, un moto taximan nous a fait savoir qu’il y avait du monde lundi pour les inscriptions. L’engouement n’a pas faibli. Les retardataires pourraient encore se bousculer davantage les trois prochains jours car l’article 74 du code électoral dispose que : « Les listes électorales sont permanentes. Elles font l’objet d’une révision annuelle sur l’ensemble du territoire national. La révision annuelle des listes électorales commence le 1er janvier et s’achève le 31 août de chaque année ». Pour prendre part aux élections à venir, il faudra avoir son nom sur les listes électorales. Est considéré électeur au Cameroun, toute personne de nationalité camerounaise, sans distinction de sexe, âgée de vingt (20) ans révolus, inscrite sur une liste électorale et ne se trouvant dans aucun cas d’incapacité prévue par la loi.