La campagne « mon nom, mon identité, mon droit » a été lancée en avril dernier par l’Unicef Cameroun pour accélérer le taux d’enregistrement des naissances. Le Centre figure parmi les régions qui trainent le pas.
L’état civil représente le socle de l’identité légale d’un individu. Il joue un rôle fondamental dans la reconnaissance des personnes au sein de la société. Il conditionne l’accès aux droits civiques, sociaux, et économiques. L’état civil contribue non seulement à l’attribution de l’identité juridique, mais aussi l’intégration sociale, économique et culturelle d’une personne. Sans acte de naissance, la personne est privée de l’accès à l’éducation, à la santé ainsi qu’à la participation citoyenne. Au cours de l’année scolaire 2023-2024, plus d’un million d’enfants n’ont pas pu présenter leur examen de fin de cycle primaire faute d’actes de naissance. « Aujourd’hui, malgré les efforts réalisés par les autorités du pays, on estime qu’un enfant sur trois de moins de cinq ans vivant au Cameroun est privé d’une identité légale », affirme Nadine Perrault, représentante de l’Unicef au Cameroun
Selon une enquête Mics réalisée en 2018 par l’Institut national de la Statistique (INS), le taux d’enregistrement des naissances au Cameroun est de 62%. Les régions du Grand Nord et de l’Est enregistrent un taux allant parfois à moins de 50%. Afin de booster le taux d’enregistrement des naissances, le Fonds des Nations-Unies pour l’enfance (Unicef)- Cameroun, a lancé en avril 2024 une compétition à l’intention des 360 communes d’arrondissement et des 14 mairies de villes. Cette compétition a été initiée dans le cadre d’une campagne baptisée : « Mon nom, mon identité, mon droit ». Six mois après le lancement de cette initiative, il ressort que 135 collectivités territoriales décentralisées sur les 374 ont déjà adhéré à cette campagne. Les communes de l’Extrême ; du Nord ; du Nord-Ouest et du Sud-Ouest ainsi que plusieurs autres régions sont déjà inscrites. Ces chiffres ont été donnés ce 17 septembre à Yaoundé par les responsables de l’Unicef Cameroun. C’était au cours d’un déjeuner de presse qui a mobilisé entre autres, les responsables du ministère du Décentralisation et du Développement Local, les responsables du Bureau National de l’état civil et les journalistes. Dans le cadre de cette initiative, l’Unicef Cameroun déplore le fait que la région du Centre reste classée en dernière position. Sur les 71 collectivités territoriales décentralisées que compte le Centre, seules 13 sont inscrites. La campagne a été lancée dans le cadre du premier forum des maires tenu du 26 au 27 avril. Cette initiative vise à amener les maires à mettre en place une politique en vue d’améliorer l’enregistrement des naissances dans leurs communes.
La campagne se poursuivra jusqu’en novembre 2024, et se terminera par une cérémonie de remise des prix aux dix meilleures communes qui se seront distinguées par la mise en place des innovations en vue d’améliorer l’enregistrement des naissances. Ces prix seront remis le 20 novembre 2024, date de célébration du 35ème anniversaire de la Convention internationale des droits de l’enfant. L’Unicef continue d’inviter les autres municipalités qui trainent le pas à adhérer à cette initiative afin de faire du Cameroun « pays champion » en termes d’enregistrement des naissances