Ils s’accordent à pointer du doigt l’indiscipline des élèves, la consommation de l’alcool, les réseaux sociaux et la qualité du matériel scolaire au programme pour justifier le taux de réussite enregistré.
Les carillons de la rentrée scolaire 2024-2025 ont retenti depuis le 9 septembre dernier au Cameroun. Elèves, enseignants et parents sont mobilisés pour une meilleure année scolaire ; mieux que celle écoulée car les résultats aux examens ont attristé la communautaire éducative. Entre questionnements et incompréhensions, chacun y allait de son idée. En effet, on a enregistré 37,26 % de taux de réussite au Baccalauréat et 60,80% au GCE. Des chiffres qui continuent d’alimenter les débats. Ce recul n’a laissé personne indifférent, encore moins les parlementaires.
Des membres de la commission de l’éducation au parlement sont montés au créneau à l’hôtel des députés il y a quelques jours pour faire le diagnostic de ces résultats au centre de tous les échanges. Ils étaient tous offusqués au regard des chiffres enregistrés l’année dernière. L’indiscipline est pointée du doigt comme l’une des causes. Avec l’avènement des réseaux sociaux et le taux de pénétration d’internet dans nos grandes villes, les élèves sont de plus en plus distraits. L’usage des réseaux sociaux a été dévoyé. Pour l’honorable Banmi Emmanuel Dingha, ces résultats reflètent le réel niveau des élèves. En effet, ils doivent être une alerte pour toute la communauté éducative : « L’indiscipline des élèves dans nos établissements est criarde. On doit prendre conscience car les réseaux sociaux sont devenus un passe-temps pour nos enfants. Les résultats de cette année doivent être une alerte pour une remise en question des uns et des autres. Ils reflètent le niveau des élèves », a martelé le parlementaire.
La consommation de l’alcool et des stupéfiants connaît du succès auprès des élèves. Ces espaces de breuvage fleurissent n’ont loin des lycées et collèges à travers le pays. Pourtant, la distance entre les bars est règlementée. Malheureusement, cette règlementation n’est pas respectée, déplorent les parlementaires. « Les résultats n’étaient pas une surprise. Quand vous voyez ce que font les élèves, enseignants et parents. L’école se trouve aujourd’hui dans les téléphones. Vous avez un enfant en salle de 4e qui ne sait pas lire. Les enseignants ont d’autres problèmes ; certains sont frustrés », souligne l’honorable Tassi Evelyne Chantal Denise. Ces parlementaires ont questionné la qualité des manuels scolaires qui selon eux, n’est pas toujours à la hauteur des attentes avec des erreurs. L’honorable Njume Peter l’a d’ailleurs relevé pour le regretter. La constitution de cette commission nationale d’agrément des manuels scolaires et du matériel didactique est remise en question par des élus. Ils estiment qu’il n’est pas normal d’y retrouver davantage de professeurs d’Université. « Il faut revoir cette commission du manuel scolaire. Les deux ministres doivent reformer cette commission. La qualité du manuel fait problème. La commission doit refléter les problèmes de l’enseignement secondaire et primaire. Le GCE board et l’office du baccalauréat doivent avoir leur mot à dire dans cette commission », a tonné l’honorable Banmi Emmanuel Dingha.
Pour ce qui est de la qualité du manuel comme l’une des causes de l’échec aux examens, selon ces élus, Le Jour a contacté le Pr Vounda Etoa Marcelin. Il est le secrétaire permanent de la Commission nationale d’agrément des manuels scolaires et du matériel didactique. Pour lui : « Cette hypothèse n’est pas à exclure. Mais, elle tiendrait si on pouvait : jauger la qualité du contenu des manuels et indiquer de façon précise des insuffisances ayant induit l’échec par l’enseignement de savoirs erronés ; lier l’échec au niveau de possession des manuels serait donc paradoxal si ces manuels en eux-mêmes ne sont pas mis en cause. A moins de dire que c’est le fait pour les élèves, majoritairement, de ne pas posséder les manuels qui explique leur échec. Cette hypothèse serait plus logique ».
Des parlementaires ont promis mettre cette question des résultats aux examens sur la table des débats lors de la prochaine session prévue au mois de novembre.