Colloque : questionner l’origine des conflits intercommunautaires

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Cette problématique était au cœur d’un colloque scientifique au Palais des congrès de Yaoundé. Une initiative de la Commission nationale de promotion du bilinguisme et du multiculturalisme.

Des affrontements interethniques persistent dans notre pays et perturbent la paix sociale. D’ailleurs, ils ont toujours existé de manière antérieure et aujourd’hui, observe le Pr Paul Abouna, l’anthropologue. L’on a en mémoire le récent soulèvement à Magba dans la région de l’Ouest. Trois personnes avaient trouvé la mort suite à des vives tensions entre la communauté Tikar et Bamoun, en date du 08 août 2024 dans le département du Noun. Le bilan faisait état de sept blessés et des dégâts matériels lourds, 20 boutiques consumées. En mai 2024, dans le Sud, d’autres tensions avaient embrasé les relations entre les populations dites allogènes et des autochtones après le décès d’un commerçant, l’un des leurs. En août 2021, des affrontements les plus dramatiques se sont produits dans le Logone-et-Chari entre Mousgoum et Arabes Choa dans les villages de Kargama, Maham et Missiské. Né des tensions autour des ressources agricoles, l’on a eu de ce conflit un bilan alourdi malgré l’intervention des autorités administratives : 36 morts et 11000 personnes avaient fui vers le Tchad (85% de femmes et enfants et la plupart des personnes âgées) selon l’agence des Nations Unies pour les réfugiés, 7300 sont parties vers l’intérieur des frontières camerounaises et de centaines de blessés.

L’origine de ses clichés est inscrite au centre des débats d’un colloque scientifique de trois jours, organisé par la Commission nationale de promotion du bilinguisme et du multiculturalisme (Cnpbm). Parce que selon son président S.E Peter Mafany Musonge : « Cette situation est grave et nécessite des solutions novatrices et urgentes en plus de celles expérimentées jusqu’à présent », a-t-il noté à l’ouverture de ces assises au Palais des congrès de Yaoundé en présence des représentants des 10 régions du Cameroun.

Ces moments importants de réflexions tenus du 26 au 28 septembre 2024, avaient plusieurs objectifs. Entre autres, identifier les facteurs déclencheurs de conflits intercommunautaires, décliner les mécanismes de prévention, de gestion et de résolution : « Il faut sensibiliser les Camerounais sur les effets néfastes des conflits intercommunautaires parce qu’ils retardent le développement, et font partir des Camerounais, ils meurent dans ces conflits. Pour se développer, il faut qu’il n’y ait pas ce genre de conflit. Nous allons continuer à promouvoir le vivre-ensemble », rappelle son S.E Peter Mafany Musonge, le président de la Cnpbm. Pour atteindre ces objectifs recherchés, selon le Pr Paul Abouna, ces conflits intercommunautaires doivent être connus afin de mieux les éradiquer : « L’instrument qui permet aux décideurs de connaître ces conflits, c’est la science, où l’importance de ce colloque qui mobilise différentes expertises. Ils ne sont invincibles, non pas dans leur nature. Mais l’Etat peut avoir les moyens, lorsqu’ils se produisent de les éradiquer dans leurs objectivations ».

L’un des résultats attendus est un recueil des déterminants de ces conflits et un état des lieux selon la carte administrative du Cameroun.

Jean Ateba Onguene (Stg)

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