Le maire de la commune d’arrondissement de Bafoussam 1er, exclu du Social Democratic Front avec ses pairs du G27+ annonce sa prochaine destination pour la fin du mois de novembre.
C’est officiel : le mariage incestueux de Cyrille Ngnang, maire en fin de mandat à la commune urbaine d’arrondissement de Bafoussam 1er, avec le parti de feu Ni John Fru Ndi est terminé. « Avant la fin du mois de novembre prochain, je vais mettre fin au suspense. Je vais me prononcer clairement sur mon avenir politique. Mais ce qu’il faut savoir, c’est que le divorce avec le Sdf vient d’être prononcé et consommé. Combattu, méprisé, chassé et même pourchassé de la maison, je suis obligé de demander asile dans une autre famille politique. Est-ce que je vais rester dans l’opposition ou tenter une expérience différente ? La réponse sera connue en fin novembre », a fait savoir l’homme politique au cours d’une session de sa municipalité. Le suspense avait un peu trop duré.
Après l’élection non voulue de Joshua Osih à la tête du Sdf, les barons ostracisés par son parrain, à l’instar de l’ancien vice-président de l’assemblée nationale et du Sénat Paul Tchatchouang, le maire de Dschang et ancien sénateur Etienne Sonkin, l’ancien président du groupe parlementaire au Sénat Jean Tsoumelou, John Kumase, Scholastique Mahop, Emmanuel Yoyo, Emmanuel Ntonga, Joseph Lavoisier Tsapy, Ndiva Kofele Kale, Aloys Parfait Mbvoum, Chantal Kambiwa … étaient attendus sur trois terrains. Créer leur parti comme le firent en leur temps Bernard Muna ou Edith Kah Walla en quittant le « Suffer +Don Finish » : c’est le chemin suivi par Jean Michel Nintcheu, Jean Robert Wafo et quelques autres ; rejoindre un parti plus fort et mieux structuré à l’instant comme le Mrc de Maurice Kamto ou enfin tenter un retour dans la maison Sdf, en allant quémander des largesses auprès des nouveaux maîtres. Au lieu de quoi, aussitôt que la bataille judiciaire engagée n’a pas prospéré, la plupart est entrée dans un mutisme incompréhensible, en tout préjudiciable au dynamisme du jeu politique, qui s’est cristallisé dans un bicéphalisme entre le Rdpc et le Mrc.
La conversion du 6 novembre
Maire d’une commune aux couleurs d’une majorité relative Sdf, Cyrille Ngnang était également attendu sur le terrain de la clarification. Qui a tardé à se matérialiser. C’est peu que de dire que l’homme, devenu indésirable au Sdf, est courtisé. Surtout depuis que l’ancien député Serge Siméon Noumba, usant de tout, annonce un retour tapageur dans la première circonscription électorale de Bafoussam, en sapant les fondements du Mrc, où il est également déclaré persona non grata. A Bafoussam, Cyrille Ngnang pourrait être la prochaine vedette du rassemblement organisé pour saluer, le 6 novembre 2024, l’avènement du Renouveau. En rentrant dans le Rdpc et en se faisant habiller et présenter publiquement, comme c’est souvent le cas dans le parti du flambeau ardent. « Ce serait honteux, illogique et insensé pour ce type, de demander ainsi du travail dans une entreprise en faillite », raille un conseiller municipal, qui n’a pas applaudi, à la fin de sa déclaration citée ci-haut. Originaire du groupement Bafoussam, Cyrille Ngnang est devenu maire en forçant les traits. A deux reprises. La première fois, il avait ravi la place de Me Tsapy Joseph Lavoisier, allogène mais conseiller juridique du parti sur qui la hiérarchie du parti avait jeté le dévolu. Après un procès éprouvant et écarté du parti, il avait néanmoins géré la commune. La dernière fois, pour revenir, il a dû combattre la machine de fraude du Rdpc et surtout mener un poignant combat juridique devant le Tribunal administratif de Bafoussam contre l’équipe du Dr Jules Hilaire Focka, depuis peu casé à la tête du Conseil Régional de l’Ouest.