Ils étaient près de 1000 à prendre part à cette 8e édition tenue à Edéa dans la région du Littoral. Certains ont décroché des bourses de formation offertes par l’IAI.
L’intelligence artificielle (IA) est un domaine complexe et passionnant. Avec le développement de la technologie, elle s’incruste dans tous les secteurs d’activités désormais. L’IA s’est démocratisée et se trouve au cœur de notre cyberespace en pleine reconfiguration. En effet, la question préoccupe au plus haut point, et certaines start-ups appellent d’ailleurs à s’y approcher avec un regard critique. Si Open AI, connue pour Chat Gpt fait parler à travers le monde, d’autres projets naissent régulièrement. Elon Musk, le patron du réseau social X, s’est positionné sur ce marché avec XAI. Au Cameroun, la 8e édition du camp de vacances Tic, tenue du 20 au 24 août 2024 à Edéa avait pour thème : « Intelligence artificielle : opportunités et défis pour une jeunesse patriotique ».
Une problématique actuelle qui a vu près de 1000 jeunes se frotter à la question. L’objectif était d’amener les jeunes à se saisir de ce sujet en pleine expansion et d’en comprendre les enjeux. Car plus de la moitié des internautes au Cameroun sont des jeunes. Les campistes devaient apprendre les moyens d’intégrer le cyberespace en se mettant à l’abri des deepfakes, des fakenews et des manipulations d’ordres divers. Selon des experts, l’IA est une opportunité si elle est utilisée à bon escient. Makon Gustave, élève en classe de Form 4 science (3e scientifique, Ndlr) repart avec une idée précise sur l’IA : « Nous avons appris plusieurs choses ici au camp. Nous avons acquis beaucoup de connaissances que nous n’avions pas avant. C’est le cas de Chat Gpt. C’est un agent conversationnel génératif développé par Open AI et spécialisé dans le dialogue. C’est une intelligence artificielle que l’homme a créée pour réfléchir à sa place. Je le trouvais bizarre au début. A la fin de la formation, j’ai appris énormément de choses sur cette technologie ».
Lutter contre les discours de haine en ligne
Pendant cette semaine de formation, plusieurs spécialistes ont accompagné ces jeunes. Tanwie Nelson, assistant pédagogue au camp tic 2024 à Edéa se dit satisfait du niveau des jeunes à l’issue de la formation. « L’objectif de ce camp était de montrer aux enfants des zones urbaines et semi-urbaines, les opportunités que l’intelligence artificielle offre. On a constaté qu’avec l’évolution technologique, nos jeunes ne tirent pas le meilleur des réseaux sociaux. Ils ont eu accès à certaines applications comme : Canvas, Bing … attachées à l’intelligence artificielle ». Les apprenants ont retenu également qu’utiliser les images du président de la République pour faire des stickers n’est pas civique.
Ces différents camps luttent également contre la fracture numérique et peuvent susciter des vocations au sein des bénéficiaires. Le ministre des Postes et Télécommunications, Minette Libom Li Likeng, a présidé la cérémonie de clôture de ce camp samedi dernier au Lycée classique d’Edéa. Elle a invité les campistes à faire bon usage du savoir acquis au cours de la formation. Avec le dévoiement des réseaux sociaux, on note une montée effrénée des discours de haine. Les participants ont été invités à cultiver le civisme en ligne tout en réfléchissant avant de cliquer. « Les participants ont intégrer les pratiques numériques responsables à leur projet de vie. Ils viennent rejoindre la coalition nationale pour la lutte contre la cybercriminalité et l’utilisation responsable des réseaux sociaux matérialisée par l’engagement des jeunes d’Edéa à lutter contre les discours de haine en ligne ».
Cette campagne de réduction de « l’illettrisme numérique » et de la fracture numérique va s’étendre dans d’autres villes du pays. Certains participants ont décroché des bourses de l’IAI alors que plusieurs établissement et autorités ont reçu des kits informatiques. La 9e édition est déjà en vue.