Le Cameroun est confronté à 3 crises humanitaires complexes et simultanées. Dans l’Extrême-Nord, le groupe terroriste Boko Haram et Iswap sèment la terreur sur la frontière avec le Nigéria et aux bords du Lac Tchad. Dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, des groupes armés non-gouvernementaux entretiennent un conflit asymétrique depuis 2016. Et puis, dans les zones limitrophes de la République centrafricaine, le Cameroun accueille des centaines de milliers de réfugiés. L’une des conséquences de ces différents conflits est qu’environ deux millions de personnes ont été déracinées par les violences et l’insécurité, soit sous forme de déplacés internes, de réfugiés ou encore sous forme de demandeurs d’asile. L’Ambassadeur, chef de la délégation de l’UE en République du Cameroun et pour la République de Guinée Equatoriale n’a pas manqué de le rappeler cet état des lieux le 07 octobre dernier. Face à ses convives, S’agissant particulièrement de la crise en zone anglophone, l’Ambassadeur Philippe Van Damme a martelé que cette situation n’a que trop duré. « Elle s’enlise dans une économie de guerre et une certaine forme de banditisme. Elle est en attente d’un dialogue renouvelé pour être résolue ».
19 milliards Fcfa déjà débloqués
Au cours de cette rencontre, l’on a appris qu’au regard de la situation humanitaire qui, en début d’année 2022, faisait état de 3.9 millions de personnes ayant besoin d’une assistance humanitaire, l’Union européenne a alloué 21 millions d’Euros suite à l’aggravation de la crise alimentaire provoquée par la guerre en Russie. Récemment 600 millions d’Euros ont été débloqués, dont un quart environ sous forme d’aide d’urgence et de cette somme, 6,5 millions Euros ont été attribués au Cameroun, amenant l’aide humanitaire de l’UE à 27,5 millions d’Euros en 2022 (soit un peu plus de 19 milliards de Fcfa). Cette réponse humanitaire est mise en œuvre par plus d’une dizaine d’organisations internationales et agences des Nations unies, en collaboration avec des organisations locales, a précisé le chef de la diplomatie européenne. Ce cocktail humanitaire aura été l’occasion de célébrer ces efforts humanitaires collectifs qui, au sens de l’Ambassadeur européen, permettent de soulager la souffrance humaine et d’apporter une réponse à des besoins accrus, à travers des approvisionnements en vivres, un accès à l’eau potable et à un assainissement décent, des soins de santé primaires, un hébergement, une aide de subsistance, une protection et une éducation pour tous ces enfants qui n’ont plus accès à l’école à cause des conflits. Comme défis à relever, l’Ambassadeur Philippe Van Damme a souligné la nécessité de rechercher les voies et moyens susceptibles de restaurer la confiance mutuelle entre les différents acteurs et d’instaurer un dialogue fructueux entre humanitaires et autorités, afin, espère-t-il de voir comment garantir l’accès humanitaire au plus grand nombre, tout en respectant les préoccupations sécuritaires légitimes de l’Etat.
Author: Guillaume Mete
Guillaume Aimée Mete est journaliste au Quotidien Le Jour. Elle est passionnée du journalisme et s’intéresse aux questions liées à la santé et à l’environnement.
